« J’ai cru qu’il était mort », le récit glaçant

Depuis 2002, irrémédiablement, la Coupe du monde fuit le Brésil, pourtant cinq fois sacré dans son histoire. « Au Brésil, gagner la Coupe du monde, c’est une obligation. C’est l’occasion de donner de la joie au peuple, dont une bonne partie vit dans la pauvreté. Les joueurs ont donc une énorme responsabilité, narre Roberto Carlos. Pendant le tournoi, on voyait des vidéos de gens au pays qui ne dormaient pas ou se levaient à l’aube pour voir nos matches et ça nous a donné la force d’aller au bout. »

Quatre ans plus tôt, la Seleçao avait vécu un cauchemar en France, battue en finale du Mondial 1998 par des Bleus euphoriques et portés par un Zinedine Zidane stratosphérique (3-0). « Notre erreur est d’avoir pensé que l’on gagnerait cette finale sans problème, mais malheureusement pour nous Zizou a mis les deux seuls buts de la tête de sa carrière ce soir-là », souffle le mythique défenseur latéral canonnier auriverde dans un entretien accordé à L’Equipe.

« Ronaldo devait faire face à une énorme pression »

Juste avant ce match passé à la postérité dans la mémoire collective tricolore, les Brésiliens avaient failli vivre un drame et perdre leur meilleur atout d’alors: le phénomène Ronaldo. Le jour-même de la finale, le légendaire attaquant passé par le Barça, le Real et les deux Milan notamment avait fait un malaise – possiblement une crise d’épilepsie – manquant de démarrer ainsi la rencontre ultime du Mondial 1998 sur le banc.

« Au début, j’ai cru qu’il me faisait une blague, mais j’ai vite compris que c’était sérieux, se souvient Roberto Carlos, compagnon de chambrée d’un R9 alors tombé sous ses yeux. Je suis allé chercher notre médecin en courant. « Ronnie » était une star et il devait faire face à une énorme pression. Je pense que s’il avait été en pleine possession de ses moyens, nous aurions gagné. Quand il y a eu ce choc avec Barthez (en première période, ndlr), honnêtement, j’ai cru qu’il était mort. Quelle sale journée… »