Quatorze matches et un but: le passage de Pascal Nouma à l’Olympique de Marseille n’est pas resté dans les annales. L’ancien joueur du PSG sortait pourtant d’une saison XXL à Besiktas avec pas moins de 22 buts en 33 matches mais a débarqué dans une équipe en crise, entre un Bernard Tapie revenu aux affaires, un entraîneur démissionnaire après quelques semaines ou un effectif surchargé et mal construit.
Mais Pascal Nouma a surtout dû faire face à de graves problèmes de santé qui ont commencé par un kyste « gros comme une balle de golf » derrière la nuque. « On m’annonce que j’ai un cancer musculaire et là, j’explose de rire, a-t-il raconté. Je n’ai pas pris ça au sérieux. Pendant huit mois, j’étais à la clinique de Nice. Chimiothérapie, radiothérapie… »
« 98 % des personnes atteintes de ma maladie succombaient »
Mais malgré ce cancer, Pascal Nouma a un temps continué à jouer avec le club phocéen. « J’ai joué 11 matches à l’OM avec un cancer! Je me sentais toujours fatigué, je ne comprenais pas parce que je sortais d’une super saison avec Besiktas. Le docteur Gaillaud m’a dit: ‘Je ne sais pas comment tu as fait pour jouer avec un cancer.’ Le club n’était pas au courant, secret médical. Le doc disait que j’avais un problème à la cheville… », a-t-il expliqué.
Mais le secret médical a fini par s’éventer. « Bernard Tapie débarque dans le vestiaire et dit: ‘Pascal Nouma a un cancer de la boîte crânienne, il va mourir!’, a-t-il raconté avant de révéler que les supporters de Besiktas avaient alors réclamé son retour. Ils ont crié mon nom à chaque match. Ils sont allés au siège du club, ont protesté. « On veut que Pascal Nouma revienne, s’il doit mourir, il doit mourir en Turquie! » Les supporters ont brûlé la devanture du siège du club. Besiktas a envoyé un docteur en France. Une semaine plus tard, il dit à la télé turque: ‘Pascal Nouma ne rejouera pas au Besiktas, parce qu’il peut mourir d’un instant à l’autre.’ »
Si Pascal Nouma s’en est finalement sorti, le retour sur les terrains a été compliqué. « J’ai dû réapprendre à jouer au foot. C’était comme traverser l’Atlantique à la nage, a-t-il soufflé. J’ai appris la gravité de mon cancer il y a deux ans: on m’a dit que 98 % des personnes atteintes de ma maladie succombaient. »