Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet, la sentence tombe

L’embellie aura été de courte durée. Vues à leur avantage lors du relais féminin, samedi, avec à la clé une remontée fantastique synonyme de podium pour les Bleues, Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet ont complètement déraillé lors de la mass-start de Ruhpolding, terminée dans les profondeurs du classement avec sept tirs manqués pour la première nommée et huit pour sa compatriote.

Malgré la désillusion, Julia Simon a raconte son calvaire. « C’est un cercle vicieux, je ne me sens pas très bien sur les skis, donc je ne me sens pas très bien au tir parce que j’y arrive un peu plus émoussée. Le piège est de rentrer dans cette spirale négative. Je vais aller évacuer ma déception, ma frustration. Il n’y a même pas un sentiment de frustration, il y a un énorme sentiment de honte, a-t-elle ainsi confié au micro de la Chaîne L’Equipe. Je vais aller évacuer tout ça, me rappeler que le biathlon est fait de hauts et de bas, et repartir à la bataille. On a tous des moments difficiles. La question est de savoir ce que l’on en fait. Est-ce que l’on se relève ou est-ce que l’on s’enfonce ? Je n’ai pas envie de m’enfoncer. J’ai envie de voir devant. »

« Je ne suis pas inquiet pour elles »

Et pour Yvon Mougel, ancien biathlète, médaillé de bronze aux Mondiaux de Lahti en 1981, il n’y a pas à être inquiet pour les deux Tricolores. « Cela fait déjà pas mal d’années qu’elles sont sur le circuit. Comme le tir est exigeant, si tout l’esprit n’est pas présent, ça se complique. En en laissant quatre au tir couché comme Justine [Braisaz-Bouchet] sur le premier tir de la mass-start, je ne sais pas ce qu’il s’est passé… Si on n’a rien vu en visant, c’est difficile d’agir. Julia [Simon], en revanche, c’est un peu comme [Emilien] Jacquelin : elle met parfois la charrue avant les bœufs. Au debout, si tu appuies dès que tu vois du noir, ça ne peut pas toujours aller dedans. C’est dommage parce que ce sont des points gaspillés. Avec un petit peu plus d’attention, ça pourrait être dedans », a-t-il ainsi confié auprès de Nordic Mag.

« Par contre, je ne suis pas forcément inquiet pour elles. On l’a vu au relais où elles ont fait des passages extraordinaires ! Quand il faudra, elles seront là, a-t-il poursuivi. Quand on enchaîne beaucoup de courses de coupe du monde, c’est difficile d’être toujours présent au tir et, parfois, le mieux est de laisser la carabine de côté deux, trois jours pour repartir avec une attention toute neuve ! »