C’est le drôle de paradoxe du biathlon français cette saison. Les garçons ont réalisé un quadruplé inédit en remportant tous les relais disputés depuis le début de saison, au nez et à la barbe des ogres norvégiens. Les filles, elles, dominent la saison en individuel, mais n’ont toujours pas ouvert leur compteur en relais, en se contentant à chaque fois du podium.
Ce dimanche, à Ruhpolding, il y avait pourtant tout pour l’emporter. Les Allemandes avaient aligné leur équipe C, les Suédoises étaient privées de leur meilleur atout Elira Oeberg, alors que les Norvégiennes sont en difficulté cette saison. La France, elle, alignaient un quatuor impressionnant: Lou Jeanmonnot (2e du général), Julia Simon (4e), Jeanne Richard (5e) et Océane Michelon (6e).
Julia Simon: « On se croit peut-être un peu trop belles »
Malheureusement, à cause de quelques balles égarées (8 pioches), et du coup de moins bien sur les skis d’Océane Michelon (qui a fini son relais très fatiguée), les Bleues ont laissé partir des Suédoises et Norvégiennes un peu plus précises au tir (6 et 7 pioches respectivement), ce qui n’a pas laissé d’ouverture à Julia Simon, la dernière relayeuse. Et cette dernière n’a pas caché son agacement après la course.
« Les adversaires ont été fortes, mais je pense qu’elles font juste des courses à leur niveau. Nous, on se croit peut-être un peu trop belles, on est peut-être un peu trop confiantes parce qu’on fait de très belles courses individuelles. Ce sont des relais, on sait qu’il faut mettre à chaque fois le 100% et l’exigence derrière la carabine. On laisse très clairement trop de balles s’échapper sur le pas de tir, on ne peut s’en prendre qu’à nous. Et ça commence très clairement à me frustrer, a confié Julia Simon sur la chaîne L’Equipe, avec un sourire jaune. J’espère qu’on saura remettre les pendules à l’heure au très bon moment. »
La Française pense clairement à la prochaine échéance qui attend les biathlètes, les championnats du monde à Lenzerheide en février. Les Bleues sont d’ailleurs championnes du monde en titre. Et vu la forme qu’elles affichent cet hiver, ce serait dommage de les voir abandonner leur couronne…