Julian Alaphilippe et Marion Rousse, le clash fatal

Fondateur de la Quick-Step après avoir fait les beaux jours de la Mapei, Patrick Lefévère a tout gagné ou presque à la tête de la formation belge. En dépit des 950 succès empilés par ses troupes, le Flandrien n’a certes jamais vu l’un de ses coureurs remporter le Tour de France, il n’en est pas moins considéré comme l’un des plus grands dirigeants de l’histoire du cyclisme.

Johan Museeuw, Tom Boonen, Remco Evenepoel, Philippe Gilbert, Michele Bartoli ou Julian Alaphilippe: Patrick Lefévère aura dirigé les plus grands spécialistes des courses d’un jour de ces trente dernières années. Des histoires qui se sont parfois mal terminées à l’instar de celle du double champion du monde tricolore, qui a en effet été la cible de sévères critiques de la part de son patron ces deux dernières saisons.

Julian Alaphilippe et Marion Rousse attaqués sur leur vie privée

Le dirigeant belge a notamment pointé du doigt à plusieurs reprises les émoluments XXL du natif de Saint-Amand-Montrond, devenus problématiques au vu de ses résultats depuis deux ans. Et l’hiver dernier, Patrick Lefévère se montre encore plus virulent en s’attaquant à la vie privée de son coureur. « Je pense que chez lui, il y a eu trop de fêtes et trop d’alcool, assène-t-il. Julian est sous la coupe de Marion (Rousse, sa compagne, NDLR). Je lui ai parlé en novembre. Nous étions avec Marion et son manager Dries Smets. J’ai dit: ‘Ça ne peut pas continuer comme ça. Si tu fais encore quelque chose de mal, je te vire sur-le-champ.’ »

Et s’il se dit ensuite désolé, il en remet une couche dans les colonnes de L’Equipe. « J’ai dit que je voulais qu’il change de comportement. Que Mme Marion se sente attaquée dans sa vie privée, c’est son problème. J’ai dit que c’était bien qu’elle soit là pour l’aider, mais de temps en temps, il faut lui lâcher la laisse. Je peux encore dire ce que je veux, je le paye moi, et très bien », lance-t-il cette fois.

Les propos de Patrick Lefévère provoquent évidemment la colère du couple. Et si le coureur prend soin de garder le silence, sa compagne n’hésite pas à lui répondre. « Quels que soient les sentiments de Monsieur Lefevere à mon égard, il est inadmissible de s’attaquer comme il le fait à notre vie privée, écrit-elle sur les réseaux sociaux. Alors non, je ne bois pas d’alcool, jamais même. Raté pour les fêtes également car avec un petit de 3 ans nous préférons être en forme le matin. Vous ne réussirez pas non plus, comme vous me l’avez déjà évoqué, à m’empêcher de travailler pour m’occuper et rester auprès de Julian le temps de sa carrière. »

Julian Alaphilippe était déterminé à quitter la Quick-Step

L’affaire ne restera pas sans suite puisque l’UCI demandera des excuses à Patrick Lefévère après des propos « dénigrants envers les femmes ». Surtout, cette attaque précipitera la fin de son histoire avec la Quick-Step. Le dirigeant belge semblait en effet prêt à le voir prolonger, moyennant toutefois une substantielle baisse de salaire, mais Julian Alaphilippe était déterminé à quitter le Wolfpack et à tourner la page d’une histoire longue de dix ans.

« C’est difficile de le voir partir. Il n’était pas qu’un coureur, Julian est comme l’enfant d’une famille qui nous quitte, a confié Patrick Lefevere cet été. On a eu une chouette discussion il y a quelques semaines. Je suis content qu’on se quitte en bons termes. On a une longue histoire commune. Il est arrivé tellement jeune chez nous. On a beaucoup travaillé avec lui et connu de très grands moments, . Ça fait quand même mal de le voir partir. » Le dirigeant belge a d’ailleurs fait à cette occasion son mea culpa. « Je dois admettre que j’ai été un peu vilain parfois et que j’ai fait des déclarations stupides », a-t-il ajouté,  précisant se séparer du Français  « à contrecœur », la faute à « deux saisons assez faibles, en 2022 et 2023. »