Vingt-cinq victoires au total, un incroyable triplé Tour d’Italie-Tour de France-Championnat du monde ainsi que deux Monuments – Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie – : Tadej Pogacar a dominé la saison comme jamais. A tel point que certains voient en lui le plus grand coureur de l’histoire du cyclisme, devant même la légende Eddy Merckx. Une idée à laquelle souscrit Bernard Hinault.
Pour autant, le quintuple vainqueur du Tour de France n’aurait pas eu peur de l’affronter. « Je ne peux pas m’empêcher de m’imaginer encore sur un vélo. J’aurais voulu courir aujourd’hui face à Pogacar, mais aussi à la période de Merckx ou du père Jacques (Anquetil) », a-t-il ainsi confié dans les colonnes de L’Equipe, reconnaissant sans peine qu’il aurait du mal à piéger le Slovène.
Tadej Pogacar, des soupçons de dopage injustifiés
« Franchement, je n’en suis pas sûr. Il ne fait pas beaucoup d’erreurs », a-t-il lancé avant de pointer du doigt sa plus grosse erreur à son sens: « De mémoire, je n’en vois qu’une, dans la montée du Gramont sur le Tour (en 2022), lorsqu’il a laissé Roglic et Van Aert mener la course pour Vingegaard alors qu’il aurait dû attaquer au lieu de subir. Mais il a retenu la leçon depuis.»
Tadej Pogacar est à tel point dominateur qu’il doit composer avec de forts soupçons de dopage. Une injustice aux yeux de Bernard Hinault. « Le plus souvent, ce sont seulement des interprétations, toujours négatives, ou des vues d’esprit qui viennent essentiellement de France, et même de la part de certains managers d’équipes françaises comme Marc Madiot par exemple. Parfois, lui, je ne le comprends pas », a-t-il regretté, ajoutant: « Mais pourquoi ne s’intéresse-t-on pas autant aux champions français des autre sports, ceux qui gagnent tout sur leur passage, exactement de la même façon que Pogacar en cyclisme. Dans les autres pays, il n’y a pas de doute sur lui. Moi, à sa place, je publierai toutes mes données physiologiques, ça calmerait tout le monde. »