C’est l’une des sombres histoires de ces Jeux Olympiques de Paris. Steven van de Velde, beach-volleyeur néerlandais, a fait polémique en disputant le tournoi malgré son très lourd passé. En 2014, il a violé une jeune fille de 12 ans qu’il avait rencontré sur Facebook, avant de se rendre chez elle, en Angleterre, pour abuser d’elle après lui avoir fait boire de l’alcool.
Condamné à quatre ans de prison, et libéré au bout d’un an seulement, Van de Velde a repris le cours de sa vie avant de voir cette affaire retrouver la Une des journaux au moment des Jeux Olympiques, ses premiers. « Dix ans se sont écoulés depuis et j’ai joué plus de 100 tournois. Mais je comprends que les gens se demandent encore si quelqu’un avec un tel passé peut être autorisé à concourir », a-t-il confié cette semaine sur NOS, une chaîne TV de son pays.
« Cela me hantera toute ma vie »
Le Néerlandais sait qu’il doit apprendre à vivre avec ce fardeau. « Il y aura toujours des gens qui me montreront toujours du doigt à cause de ce qui s’est passé. Ce n’est pas grave, ils ont leurs droits, mais j’essaie de ne pas me laisser influencer. Je sais que cela me hantera toute ma vie et je dois l’accepter parce que j’ai commis une erreur », explique celui qui a dormi en dehors du village olympique, pour éviter l’agitation.
Même s’il reconnaît son « erreur », Steven van de Velde semble revendiquer le droit à une seconde chance. « Je ne suis plus cet adolescent (il avait 19 ans au moment des faits, ndlr), maintenant j’ai 30 ans, je suis marié, j’ai un fils et une très belle vie », dit-il.
Pour autant, l’expérience parisienne, qui s’est achevée en barrages (une victoire et trois défaites au total), n’a pas été simple pour lui. « À chaque match, j’entendais plus de huées et je me sentais de plus plus bouleversé et je pensais même que cela ne servait à rien de continuer à jouer. Je me suis demandé ‘pourquoi je fais ça ?’ Et cela m’a rendu plus fort en tant que personne et m’a permis de me concentrer davantage. Mais je sais que ça a été dur pour Matthew (Immers, son partenaire de beach), ma famille, mes amis… J’étais protégé mais eux aussi étaient des victimes et ce n’était pas amusant. »