Le bon coup de Van Aert

Kaden Groves est décidément à l’aise sur la Vuelta. Après avoir remporté une étape en 2022 et trois l’an passé sur les routes du Tour d’Espagne, le sprinteur australien de l’équipe Alpecin-Deceuninck a fait parler sa pointe de vitesse pour remporter la 2eme étape de l’édition 2024, à Ourém. Sans grande surprise, ce sont les équipes espagnoles invitées qui ont allumé la première mèche. Luis Angel Maté pour Euskaltel-Euskadi, lui qui dispute sa dernière Vuelta avant de prendre sa retraite, et Ibon Ruiz pour Kern Pharma se sont extraits du peloton à l’approche de l’Alto de Lagoa Azul, première difficulté du jour.

Ce dernier a laissé faire et le duo a pu très vite prendre une minute d’avance. Passant en tête au sommet, Luis Angel Maté s’est emparé virtuellement du maillot à pois de meilleur grimpeur, qui n’avait pas été distribué ce samedi, faute d’ascension répertoriée sur le parcours très plat du contre-la-montre dominé par Brandon McNulty. Emmené par les équipes de sprinteurs, le peloton a accordé une marge proche des cinq minutes aux fuyards, qui n’ont pas reçu de soutien. Progressivement, la différence entre les deux groupes s’est réduite pour se stabiliser sous les trois minutes à l’approche des 100 derniers kilomètres.

Vansevenant et Küng ont tenté leur chance

Mais, si le peloton y est allé piano, cela n’a pas empêché Dylan van Baarle d’aller à terre avec Rainer Kepplinger à 84 kilomètres du but. Les deux coureurs ont toutefois pu repartir mais le Néerlandais s’est résolu à quitter la route de la Vuelta un peu plus tard dans cette étape. La fuite en avant du duo formé par Luis Angel Maté et Ibon Ruiz a pris fin à 51 kilomètres de la ligne, peu après le passage au sprint intermédiaire qui a vu Kaden Groves devancer Wout Van Aert et Mathias Vacek dans le peloton. Une fois la jonction faite, Marc Soler n’a pas hésité à demander aux coureurs de se calmer. Un message qui n’a visiblement pas été entendu par Mauri Vansevenant. En effet, le coureur de l’équipe T Rex-Quick Step a haussé l’allure à l’approche de l’Alto de la Batalha, deuxième et dernière difficulté de cette étape. Sauf que le Belge a vu… Marc Soler sauter immédiatement dans sa roue. Kevin Geniets, Stefan Küng et Kobe Goosens ont ensuite fait le « jump » pour rattraper ce duo. C’est alors Attila Valter qui a essayé de faire de même. Ces offensives multiples se sont heurtées à un mur, le peloton se reformant à 25 kilomètres de la ligne d’arrivée.

Groves et Van Aert satisfaits

Maillot blanc sur les épaules, Mathias Vacek a goûté au bitume, s’imposant un effort pour boucher un trou d’une trentaine de secondes en une dizaine de kilomètres. Entre-temps, Stefan Küng a pris les points au sommet de l’Alto de la Batalha pour revenir à égalité avec Luis Angel Maté. A partir de là, le sort de cette 2eme étape était évident avec un sprint massif dans les rues d’Ourém qui se préparait. Un peloton qui a été désorganisé par une chute à un peu moins de deux kilomètres du but dans laquelle ont notamment été pris Max Poole, Joshua Tarling ou encore Jhonatan Narvaez.

Dans la roue d’Edoardo Affini, Wout Van Aert a lancé le sprint à 200 mètres de la ligne d’arrivée mais le Belge n’a rien pu faire contre la puissance de Kaden Groves. Le sprinteur de l’équipe Alpecin-Deceuninck est allé chercher une cinquième victoire d’étape sur la Vuelta devant le Belge et Corbin Strong. Mais, pour Wout Van Aert, l’essentiel est sans doute ailleurs. En effet, le coureur de l’équipe Visma-Lease a Bike profite des six secondes de bonifications pour déloger Brandon McNulty de la première place du classement général et va donc se vêtir du maillot rouge ce lundi pour la troisième étape, tracée entre Lousã et Castelo Branco.