Championne olympique dans la catégorie des -66 kg, la boxeuse Imane Khelif a souffert d’une campagne de dénigrement et de cyberharcèlement durant les Jeux de Paris 2024. A un point tel que l’athlète hyperandrogène a décidé de déposer plainte contre ses principaux détracteurs.
La Fédération internationale de boxe (IBA) a soufflé sur les braises en claironnant que l’Algérienne de 25 ans avait échoué à un test destiné à établir son genre. Des soupçons qui ont fatalement influencé la boxeuse italienne Angela Carini, qui après quelques secondes de combat contre Imane Khelif a abandonné, déclarant n’avoir jamais essuyé de coups aussi violents.
Malgré la position claire et ferme du Comité international olympique (CIO) sur le sujet, La licenciée du club du Nice Azur Boxe n’a eu de cesse dès lors d’être critiquée et ciblée sur les réseaux sociaux. Y compris par des personnalités influentes telles que Donald Trump et Elon Musk. « Donald Trump et Elon Musk ont dit des choses répugnantes sur moi, dixit Imane Khelif, de retour en Algérie. Je ne vous cache pas que cette campagne m’a fait très mal. Trump et Musk n’ont pas le droit de parler de moi de la sorte. Les autres célébrités se sont laissées influencer par cette vague de calomnies. C’est attristant. Moi, je ne mêle pas le sport à la politique, eux, ils l’ont fait. »
Des positions transphobes assumées
Face à ce déferlement, le parquet de Paris a confirmé l’ouverture d’une procédure après la plainte de l’athlète. L’enquête est menée par le pôle national de lutte contre la haine en ligne pour « cyberharcèlement en raison du genre, injure publique en raison du genre, provocation publique à la discrimination et injure publique en raison de l’origine ». Et l’avocat d’Imane Khelif, Maître Nabil Boudi, de confier que plusieurs personnalités sont nommément ciblées dans la plainte déposée.
Selon le magazine américain Variety, Elon Musk, le propriétaire du réseau social X, et JK Rowling, autrice de la saga Harry Potter, sont notamment cités. En octobre dernier, la romancière s’était illustrée sur la Toile en s’opposant au message inclusif « les femmes trans sont des femmes ». « Je ferai avec plaisir deux ans de prison si l’alternative est l’obligation d’utiliser dans mon langage des termes faux qui tordent la réalité et l’importance du genre. Amenez-moi devant le juge. Je m’amuserais plus que sur n’importe quel tapis rouge », avait-elle ensuite martelé.
« L’enquête pénale déterminera qui a été à l’initiative de cette campagne misogyne, raciste et sexiste mais devra aussi s’intéresser à celles et ceux qui ont alimenté ce lynchage numérique », insiste Me Boudi. « J’ai fait l’objet d’attaques et d’une campagne féroce et c’est la plus belle réponse que je puisse donner. La réponse a toujours été sur le ring. Je suis pleinement éligible pour participer, je suis une femme comme les autres. Je suis née femme, j’ai vécu en tant que femme et j’ai concouru en tant que femme », conclut Imène Khelif, parée de l’or olympique.