La malice tout simplement. Ils étaient encore une dizaine de coureurs à se disputer la victoire de la 11ème étape de la Vuelta autour de la ville de Padron, une journée rythmée par la montée de Puerto Aguasantas à deux reprises. Après la flamme rouge, tout le monde s’est regardé, histoire de jauger le moment où il fallait mettre le coup de pédale. Et alors que personne ne tentait l’aventure, de peur de s’époumoner trop rapidement, Eddie Dunbar a giclé de derrière pour prendre tout le monde à revers.
En un, deux, trois coups de pédalier, l’Irlandais a creusé son avance. Une avance suffisante pour croire à la victoire tandis que ses compagnons derrière se regardaient pour savoir s’il fallait ou non, lancer la poursuite. Ils ont eu beau démarrer en trombe quelques secondes plus tard, le coureur de la Jayco-AlUla était déjà loin et pouvait savourer son coup de génie autant que son panache, lui qui faisait partie de l’échappée partie à 95 kilomètres de l’arrivée. Quinten Hermans (Alpecin-Deceuninck et Max Poole (DSM-Firmenich-PostNL) ont été les suivants à franchir l’arche deux petites secondes plus tard.
O’Connor s’accroche mais perd du temps
Eddie Dunbar peut en tout remercier son coéquipier Filippo Zana qui l’a vraiment aidé dans les derniers kilomètres. Guillaume Martin, le dernier du groupe de tête, a terminé à la 14ème place avec quatre secondes de retard comme ses autres compatriotes d’échappée. Cette 11ème étape pouvait également s’avérer piégeuse pour Ben O’Connor, actuel leader au classement général. Et cela a été le cas ! Derrière les hommes de tête, Primoz Roglic (RedBull – Bora), dauphin de l’Australien, a attaqué dans le Puerto Cruxeiras, la dernière difficulté du tracé.
Le Slovène a espéré faire le ménage face aux autres favoris de l’épreuve mais Enric Mas (Movistar) puis le reste de la bande est parvenu à rentrer. Tous, sauf un : Ben O’Connor. Le leader de Decathlon-AG2R La Mondiale a calé au moment de se lever sur les pédales. Heureusement pour lui, le futur coureur chez…Jayco AlUla, a pu compter sur le soutien de ses coéquipiers pour limiter la casse et offrir « seulement » 37 secondes à Roglic et compagnie. L’Australien est toujours en tête avec 3’16 d’avance.