L’écriture inclusive fait débat chez les Français. Lundi, le Sénat a voté pour une interdiction très large de cette écriture qui a pour but de réduire les inégalités entre les genres. Le président de la République a encouragé ce vote et a appelé à “ne pas céder aux airs du temps”.
Dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 octobre, le Sénat a mit sur table la question de l’écriture inclusive. Après un vote visant à l’interdire, elle ne pourrait plus être utilisée dans les documents administratifs, à savoir les modes d’emploi, les contrats de travail, les règlements internes à l’entreprise mais aussi les actes juridiques.
L’écriture inclusive, c’est quoi ?
L’écriture inclusive est dans la langue française depuis les années 2010 et prend des formes très variées. Elle se veut rétablir une égalité entre le féminin et le masculin dans la langue française. On y retrouve le dédoublement des marques de genre dans les mots comme avec “Iel”, “celleux”, “auditeurice” par exemple. Les utilisateurs de cette écriture préconisent aussi la généralisation des formulations neutres . À savoir, “droits humains” au lieu de “droits de l’homme” par exemple. Pour inclure tous les genres, on utilise le point médiant dans un seul mot, “patient·e·s” par exemple.
Selon la circulaire du 21 novembre 2017 concernant les règles de féminisation et de rédaction des textes publiés, l’écriture inclusive désigne “les pratiques rédactionnelles et typographiques visant à substituer à l’emploi du masculin, lorsqu’il est utilisé dans un sens générique, une graphie faisant ressortir l’existence d’une forme féminine”. Toute l’interprétation réside dans ce qu’englobe cette notion de “masculin générique”.
Un sujet de discorde
Lundi, les sénateurs ont voté ce texte à 221 voix contre 82. Cependant, il n’est pas assuré que cette proposition de loi sera ensuite inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Donc rien ne laisse présager qu’elle sera adoptée définitivement. En 2017, la circulaire d’Edouard Philipe restreignait déjà l’utilisation de l’écriture inclusive. Ce texte de loi voté hier soir, vise simplement à continuer sur cette lancée.
Emmanuel Macron, alors en visite pour l’inauguration de la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, s’est exprimé sur le sujet. Il rappelle que la langue française “forge la nation”, tout en ajoutant à “ne pas céder aux airs du temps”. “Dans cette langue, le masculin fait le neutre. On n’a pas besoin d’y ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets ou des choses pour le rendre visible”, affirme-t-il lors de son discours prononcé. Des mots, qui n’ont pas manqué de faire réagir la député Sandrine Rousseau. Sur X (ex-Twitter) elle n’a pas hésité à montrer son désaccord.
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