Champion du monde en 1998 puis vainqueur de l’Euro en 2000, Emmanuel Petit a contribué aux plus belles pages de l’équipe de France. Ses débuts chez les Bleus avaient pourtant été compliqués. La faute à certaines de ses déclarations dans la presse. Appelé pour la première fois par Michel Platini à seulement 19 ans et après à peine une saison chez les professionnels, le natif de Dieppe s’était étonné de sa convocation, estimant que d’autres joueurs méritaient davantage sa place. Des propos qui avaient provoqué la colère du sélectionneur tricolore.
« La première fois que j’arrive à Clairefontaine, j’ouvre la porte et Michel Platini m’attend. Il me dit ‘tu tombes bien, il fallait que je te parle. ’ Et là, il me lance: ‘C’est la première fois qu’on se rencontre, j’espère qu’il y en aura d’autres. Mais sache que tes déclarations m’ont mis dans une merde pas possible. Il va falloir que t’apprennes à gérer ta communication.’ Il ne m’a pas mis une avoinée mais il m’a bien recadré », a-t-il ainsi raconté dans Le podcast des légendes.
« Quand je suis arrivé en équipe de France, ça a été un problème »
Mais si Emmanuel Petit a souffert à ses débuts chez les Bleus, c’est bien plus en raison de ses accusations à peine voilées à l’encontre de l’Olympique de Marseille. Avant même la tristement célèbre affaire de corruption VA-OM, le jeune milieu de terrain avait pointé du doigt les pratiques coupables du club olympien. De quoi lui valoir un accueil musclé en équipe de France, où les joueurs marseillais étaient alors en nombre
« Quand je suis arrivé en équipe de France, ça a été un problème, a-t-il raconté. Mais il a été vite résolu car Eric Cantona est venu me voir dans ma chambre très rapidement pour me rassurer. C’est la seule et unique fois qu’on s’est vraiment parlés. Ça m’est resté gravé. Je m’en souviens très, très bien. Il m’a dit : «Tes prises de position dans la presse, à ton âge, en en arrivant très jeune en équipe de France, il faut être très, très courageux ou très con. Il m’a conforté en disant qu’il veillerait sur moi, qu’il ferait attention qu’il n’y ait pas de mauvais comportement. »
« Mais c’est venu après, lors de certains entraînements. Tu sentais que lorsqu’il y avait l’opportunité de me tamponner, de me laisser à terre, ça faisait plaisir à certains, a-t-il poursuivi. Et il a aussi eu des discussions en marge des entraînements pour bien me faire comprendre qu’ici, je n’étais rien et qu’ils formaient l’ossature avec les Parisiens.»