Les frères Lebrun et le « plan anti-Chinois »

L’année 2024 a été riche en émotions pour les frères Lebrun. Et le plus fou est qu’elle est loin de se limiter aux Jeux Olympiques. En plus de sa médaille de bronze en simple à Paris, Félix est devenu cette saison le premier Européen à remporter un tournoi WTT Champions, à Montpellier, à la maison pour ne rien gâcher. Son aîné Alexis, lui, est devenu champion d’Europe.

Ensemble, en plus de décrocher le bronze lors de l’épreuve par équipes aux JO (avec Simon Gauzy), les Lebrun ont également raflé le championnat d’Europe, les WTT Finals, et terminé l’année à la tête du classement mondial. De quoi rêver en grand pour l’an prochain. « En 2025, il y a les Championnats du monde, et on est numéros 1 mondiaux. Même si je pense que les Chinois sont toujours meilleurs que nous en confrontation directe, on a nos chances de faire quelque chose de grand. On va continuer à s’entraîner, en plus on s’amuse », promet Félix Lebrun dans les colonnes de L’Equipe.

En simple, les frangins ont bouclé l’année en 4e (Félix) et 16e (Alexis) position au classement mondial, où les Chinois sont six dans le Top 10 (en comptant Fan Zhendong, qui a annoncé son retrait du circuit). Pour voir plus haut, ils savent par où il faudra passer. « Cette année on a plutôt bien réussi, mais rien n’est jamais acquis. Et l’objectif final, l’année prochaine ou sur du plus long terme, c’est d’aller battre les meilleurs joueurs du monde, donc les Chinois », confirme « Féfé ».

Félix Lebrun: « Un plan anti-Chinois ça marche peut-être sur un match… »

Comment faire, alors, pour faire tomber les Chinois de leur piédestal ? L’équation est complexe. « On n’a pas de plan spécifique, parce qu’ils ont des styles de jeu différents. Il faut avoir le plus de cordes à son arc, gommer les points faibles et multiplier les points forts, pour travailler ensuite l’analyse et utiliser ses meilleures armes pour gagner », tente de résumer Alexis Lebrun.

Car le problème, c’est que si vous battez Wang Chuqin, il faut ensuite se coltiner Lin Shidong, Liang Jingkun ou l’un des très nombreux joueurs de talent que forme ce pays. « Un plan anti-Chinois ça marche peut-être sur un match, mais celui d’après, c’est fini, estime Félix Lebrun. Il faut avoir un maximum de plans de jeu, de coups techniques, pour faire des modifications à chaque rencontre. Ce qu’on essaie d’améliorer en ce moment, c’est notre concentration sur la durée de l’entraînement. On peut avoir des hauts et des bas, ce qui est moins le cas de leur côté. Ils ont une stabilité technique et émotionnelle impressionnante. C’est peut-être le point le plus abordable à réaliser, au moins dans l’intention : se dire qu’on fait une séance au maximum d’intensité. » D’abord se concentrer sur la méthode. Et ensuite attendre les résultats.