Lilian Thuram restera à jamais l’improbable sauveur du 8 juillet 1998. Alors que les Bleus s’étaient retrouvés menés au retour des vestiaires sur un but de Davor Suker, le défenseur tricolore avait surgi de nulle part pour inscrire un incroyable doublé en à peine vingt. Ses deux seuls buts avec l’équipe de France en 142 sélections.
Au moment de célébrer son deuxième but, le Guadeloupéen avait clairement laissé transparaître son incrédulité. Une stupeur partagée par ses coéquipiers. En témoigne l’anecdote livrée par Jacques Vendroux dans les colonnes du Journal du Dimanche au moment de rendre hommage aux « Seigneurs de France 98 ».
Youri Djorkaeff sans pitié pour Lilian Thuram
Alors que Youri Djorkaeff et Robert Pirès discutaient à le matin du choc face à la Croatie en demi-finale de la Coupe du monde 1998, Lilian Thuram avait souhaité connaître le sujet de leurs échanges. Et le « Snake » de le renvoyer dans ses 22 mètres en lançant: « Ça ne te concerne pas, car on parle de comment célébrer un but. Mais toi tu ne marques jamais. » Pourtant, quelques heures plus tard, c’est bien l’ancien Monégasque qui allait inscrire un doublé.
Pour autant, Lilian Thuram allait rester mesuré au moment de célébrer son exploit après la victoire des Bleus. Car le natif de Pointe-à-Pitre voyait déjà plus loin. L’échange qu’il a eu avec Bernard Diomède, qui partageait sa chambre à Clairefontaine, en est la meilleure illustration. « Putain, c’est magique, on est en finale ! Et tu as mis deux buts ! Profite, savoure », lui avait lancé l’ancien Auxerrois. Mais Lilian Thuram avait déjà la tête au choc face au Brésil. « On est en finale, ok. On n’est pas encore champion du monde. Je suis déjà dans la finale. Laisse-moi dormir, on n’a encore rien fait. »