C’est une amitié de plus de trois décennies qui a tristement pris fin pour Lilian Thuram, suite au décès de Jérôme Le Fauconnier dans la nuit de jeudi à vendredi. Le champion du monde 1998 et le journaliste disparu à l’âge de cinquante-sept ans avaient noué des liens forts au fil des années. Emporté par la maladie de Charcot, Jérôme Le Fauconnier connaissait l’ancien de l’AS Monaco depuis leurs premières interviews lorsque le footballeur avait encore vingt ans. L’annonce de cette disparition a logiquement atteint Lilian Thuram.
Dans son édition de samedi, L’Équipe a invité l’ex latéral droit (et défenseur central) des Bleus a évoquer sa relation particulière avec le journaliste. « Je devais avoir vingt ans quand on a fait nos premières interviews et on a continué à en faire d’autres (…). On s’est rapprochés progressivement. J’aimais sa compagnie et faire des papiers avec lui. » Mais l’une des qualités que Lilian Thuram appréciait particulièrement avec Jérôme Le Fauconnier était sa capacité à faire la part des choses. « Il ne s’est jamais servi de notre proximité pour me poser des questions bizarres (…). » Notamment celles qui auraient permis d’obtenir des informations sur des compositions d’équipe en avant-première.
« Il était mon seul ami journaliste »
Puis Lilian Thuram a confié : « Il était mon seul ami journaliste. » Et de raconter certains de leurs échanges, notamment lorsqu’il racontait à l’homme de L’Équipe certaines anecdotes d’ordre confidentiel. « Parfois, quand je lui racontais des anecdotes un peu plus savoureuses en off, il me disait : ‘Mais Tutu, tu me dis trop de trucs là, je fais comment moi ?’ Je lui répondais : ‘Mais tu n’en fais rien, si je te dis ça à toi, c’est parce que je sais que tu n’écriras rien (…)’. » Et de conclure amusé : « Il étais dégoûté de ne pas pouvoir écrire ces trucs, mais (…) il ne s’est jamais servi de notre amitié. »
Après avoir débuté sa carrière à But puis France Soir, Jérôme Le Fauconnier a intégré la rédaction de L’Équipe, apportant sa plume au service football, et plus tard à la rubrique omnisports. Atteint de maladie depuis trois ans, il a continué à écrire et à publier ses articles jusque durant les JO de Paris 2024.