Laure Manaudou fut une pionnière. Car si depuis son avènement à Athènes en 2004, les nageurs tricolores français ont pris l’habitude de briller au plus haut niveau, la natation française peinait à exister dans le concert international. Son sacre sur le 400m lors des Jeux 2004 constitua donc un véritable tremblement de terre, qui renvoyait à Jean Boiteux, le précédent Français à avoir remporté l’or olympique, en 1952.
Et le séisme fut d’autant plus violent que la native de Villeurbanne n’avait que 17 ans. Las, trois ans plus tard, sa séparation avec Philippe Lucas sonna la fin de sa domination sur la natation mondiale. Et si la raison de son départ s’explique en grande partie par son désir de suivre son compagnon, le nageur Luca Marin, les cadences infernales auxquelles étaient soumises la championne olympique ont également pesé.
« Elle était dure à entraîner »
Philippe Lucas porte d’ailleurs un regard sévère à son sujet. « Elle était dure à entraîner, car elle n’aimait pas bosser », a-t-il récemment confié à son sujet face à Jordan de Luxe, ajoutant : « Après c’est tellement une fille qui est une compétitrice extraordinaire. Quand tu es dans de grandes compétitions avec elle, tu savais qu’elle était présente. »
L’emblématique entraîneur entretient d’ailleurs des relations distendues avec son ancienne nageuse. « Je n’ai pas de nouvelles, mais je pense qu’elle a travaillé pour France Télévisions », a-t-il confié, précisant : « Ça a l’air d’aller. J’ai eu son père dernièrement et tout va bien. Il m’a dit qu’elle était heureuse ». Et Philippe Lucas d’ajouter : « On a toujours été comme ça. On se voit, on s’appelle une fois dans l’année. C’est une fille que j’adore, mais on ne s’appelle pas régulièrement. »