Rencontre dans un hôtel parisien avec LP, auteure, compositrice et interprète New-yorkaise, d’origine italienne. Son titre phare“Lost on You” compte plus de 800 millions de vues en version acoustique sur youtube. LP revient avec un magnifique 6ème album “Churches” et elle nous accueille avec son grand sourire.
Tu as commencé la musique à l’âge de 15 ans. As-tu décidé de t’y mettre sérieusement suite au décès de ta mère?
Oui, la musique est devenue importante pour moi. Je ne pensais pas en faire un métier, mais quand ma mère est partie, j’ai réalisé que la vie était courte.
Je ne voulais pas poursuivre mes études après le lycée. L’école ne m’intéressait pas, alors pourquoi y rester? Est-ce vraiment une garantie quand tu fais des études? Parce qu’il existe plein de mauvais médecins.
Imagine une pièce remplie de médecins, pas sûr que tu saches quel est le meilleur d’entre eux. Par contre, s’il y a que des chanteurs, je pense que tu saurais lequel est le meilleur ou du moins celui qui y arrivera.
Tu dois au moins essayer de faire quelque chose qui te passionne. Pas tout le monde peut y arriver mais au moins tu tentes le coup et c’est top!
Est-ce que la musique est ton médicament ?
Oui. Je pensais que je pouvais avoir une vie extraordinaire grâce à elle. Je pensais que ça serait excitant, mais je savais qu’il y aurait beaucoup d’obstacles et que ça serait difficile, mais je l’ai quand même fait.
Quelle est la différence entre LP et Laura?
Laura est le prénom que ma mère m’a donné et c’est cool, mais je ne comprends pas trop le concept de garder un nom qui ne te va pas. Je ne le déteste, mais tout à coup LP est apparu et j’aime ce pseudo parce qu’il illumine les gens.
Je n’ai pas d’enfants mais si j’en avais un, vers 15 ans, je lui demanderais s’il aime son prénom ou quel est le nom qu’il aimerait avoir. Certaines fois, les parents choisissent un nom qui ne correspond pas du tout à la personnalité de l’enfant. Tout simplement parce qu’ils ne le connaissent pas encore. Un nom te définit.
Même dans l’intimité, on m’appelle LP.
Tu as un surnom?
Pas que je sache, mais peut-être des gens me donnent de mauvais surnoms derrière mon dos (rires).
Dans le passé, tu as écris beaucoup de chansons pour d’autres artistes, par exemple les Backstreet Boys, Rihanna, Christian Aguilera, etc. As-tu encore le temps d’écrire pour d’autres artistes?
Oui, j’ai du temps après ça dépend si je le veux, je plaisante. Enfait, j’écris des chansons et si j’ai l’opportunité pourquoi pas. Je peux écrire spécifiquement pour quelqu’un. C’est aussi à quelque part une pause de mon projet, de moi-même et de mon style. Mais récemment, j’ai écris des chansons comme ça, et après les personnes choisissent celles qui leur plaisent.
Tu as écris pour Mylène Farmer, vous avez fait un titre ensemble « N’oublie pas ». Qu’est ce qui te plaît dans sa musique ?
Elle est cool, elle est connectée avec le monde, et j’adore sa voix, elle est très intelligente. Je pensais que ça serait une belle collaboration et c’était super.
Ton 6ème album sort le 3 décembre « Churches », 15 titres sur l’amour, la solitude, etc. Qu’est ce que tu aimes dans ce nouvel album?
Je trouve que ces chansons sont liées ensemble. Je suis très excitée à chaque sortie de single, mais j’ai hâte de le donner en entier au public. Parce que nous sommes comme une petite communauté.
Quelques-uns de mes amis très proches reconnaissent ce que je raconte dans l’album. Ils savent ce que j’ai traversé.
J’ai envie de grandir en tant qu’artiste mais je ne pense pas aller dans une direction totalement différente, c’est pas vraiment mon état d’esprit. Je veux garder les gens qui sont sensibles à ma musique et peut-être gagner quelques nouveaux fans.
Tu n’es pas comme Madonna qui change de style sur chaque album ?
Certains artistes font ça et même très bien mais moi, je suis comme une boule de neige. J’ai juste envie de grandir.
Quelles sont tes inspirations?
Les gens, mes histoires d’amour bien sûr et mon miroir. Certaines fois, tu n’aimes pas ce que tu vois. C’est bien de faire attention aux bonnes choses mais aussi aux mauvaises. Cela peut arriver d’avancer avec une personne, et elle te débarrasse des mauvaises choses. Tu dois faire face à tes défauts. Mais, je n’ai pas toutes les réponses.
Es-tu perfectionniste?
Oui je le suis. Je croyais que tu allais dire que j’étais parfaite. Dis-moi que je le suis (rire).
Tu étais sur scène à l’Alhambra le 4 octobre dernier. C’était incroyable. En 3 secondes, le public était déchaîné.
C’est fou parce que j’avais envie de commencer avec le single « The One That You Love », pour donner directement un impact. Normalement, je devrais pas commencer avec ce titre. C’est hilarant mais je dois bien m’échauffer avant. Je ne pourrais pas sortir du lit et chanter un titre comme celui-ci.
C’est vrai que c’était une surprise de commencer avec ce titre mais ça marche et le public a chanté tout de suite avec toi. Est-ce que c’est ton nouveau tube?
Peut-être. Je ne sais jamais quelle chanson plaira. Mais j’aimerais chanter ce titre en live partout. Cela sera intéressant de voir à la sortie de l’album, les titres qui plairont.
Comment arrives-tu à chanter tous les jours des titres si difficiles? Tu chantes très haut, tu t’arrêtes jamais.
Je m’échauffe beaucoup, je dois être prête et j’ai appris la technique. Même pendant la pandémie, j’ai été coachée chaque semaine, sinon ma voix ne serait plus la même. Et comme les scènes sont de plus en plus grandes, j’ai dû apprendre à m’adapter. Mon coach m’a appris à doser le volume et l’intensité.
Tu as eu des problèmes de micro pendant le concert, tu as dû les changer environ six fois. Comment réagis-tu quand il y a des problèmes techniques?
Cela distrait. J’étais plus irritée contre moi-même parce que ça casse un peu la bonne vibe.
Tout peut arriver sur scène, donc je dois être prête pour tout. Une fois lors d’un concert, je ne sais plus où c’était, il y a eu une coupure d’électricité. Alors, mon guitariste et moi avons commencé à jouer devant la scène, en acoustique, sans micro.
Combien de temps ça a duré?
Quand même 3-4 chansons. Mais c’est la vie.
Tu siffles très bien, tu as un conseil ou comment fais-tu?
Je ne chante pas quand je fais les magasins, par contre je siffle tout le temps. Des proches pourraient dire que c’est ennuyant. Siffler sur scène, c’est un bon apprentissage parce que tu dois quand même projeter. Tu dois juste avoir une bouche assez forte et avoir un talent spécial avec la bouche (rires).
Sais-tu aussi faire du beatbox?
Non, c’est quelque chose que je ne sais pas faire.
Est-ce que ta vie est rock’n’roll?
Je pense qu’elle l’est un peu. Quand je suis en tournée, je ne peux pas trop mais sinon je crois que oui.
As-tu une vie plutôt saine?
Oui bien sûr. J’essaie, c’est pas toujours simple mais je fais de mon mieux. Je fais du yoga tous les jours. Je ne peux pas faire tous les sports parce que je ne veux pas me faire mal. Je peux pas me permettre de me blesser si je suis en tournée.
Tu veux dire un dernier mot à tes fans français?
Merci beaucoup, j’aime beaucoup la France, vous êtes cool. Il n’y a rien de plus chouette que de marcher musicalement en France.
Mes héros sont Jeff Buckley et Jimi Hendrix et ils disaient toujours du bien de la France. J’ai eu la chance de performer dans les mêmes salles où ils sont passés.
Merci beaucoup et à bientôt, je serai de retour à Paris en mars à la Salle Pleyel.
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