Dans quelles conditions peut se poursuivre le Tour du Faso, organisé au Burkina Faso, une course cycliste à étapes organisée depuis 1987 ? C’est la question que tout le monde se pose après la décision de l’UCI. Une chose est sûre, le pays et l’Union Cycliste Internationale, l’instance qui dirige la discipline sur le plan mondial, s’écharpent depuis trois jours au sujet de la tenue de cette épreuve et de son futur… Rappel des faits. Cette course de catégorie 2.2 soit le plus bas des échelons professionnels a débuté vendredi pour s’achever ce dimanche mais les coureurs ont eu à peine le temps de clôturer la première journée que l’UCI a annoncé le retrait de cette course de son calendrier officiel. La raison ? La présence d’une équipe russe avec des coureurs russes parmi les formations participantes, ce qui est interdit par le règlement depuis 2022.
Au moment du lancement de la première étape, les observateurs de l’épreuve dont l’UCI ont déploré la présence de l’équipe « CSKA Moscou », une formation d’origine russe et également composée de coureurs russes et biélorusses. En plus, un flocage « Russian Army » (armée russe) apparaît sur la tenue de cette équipe. Ces deux éléments sont contraires au règlement de l’instance internationale depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022. En effet, les athlètes russes et biélorusses ne sont plus autorisés à participer aux épreuves du calendrier international de l’UCI.
La réponse du Burkina Faso
Cette décision n’a en tout cas pas plu à tout le monde et c’est le pays organisateur lui-même qui est monté au créneau pour dénoncer cette mesure. Dimanche soir, le ministre d’État Bassolma Bazié a fait une déclaration : « La souveraineté, c’est dans tous les domaines : économique, social, sportif, politique, militaire. Il n’appartient pas à un pays de nous indiquer qui nous devons inviter, qui ne doit pas être invité, qui doit participer ou non ». Comme le souligne l’Équipe dans son édition du jour, le Burkina Faso est dirigé depuis deux ans par une « junte militaire » et a tourné le dos à ses « partenaires historiques » pour se rapprocher de la Russie. À noter également qu’en raison de ce contexte politique, le tracé du Tour de Faso a été modifié pour des raisons de sécurité.