Malgré la victoire obtenue à Lyon dimanche dernier, l’OM s’est estimé lésé par l’arbitrage de M. Bastien, lequel n’a pas mis cinq minutes pour expulser Leonardo Balerdi et a notamment accordé un penalty très litigieux aux Lyonnais – non transformé certes. Ce davantage pour le hors-jeu d’Alexandre Lacazette que pour la main de Valentin Rongier, potentiellement sanctionnable.
Sur le chemin des vestiaires à la pause et à l’issue de la rencontre sur l’antenne de DAZN, Medhi Benatia, le conseiller sportif du président Longoria, a exprimé sa colère à chaud, Non sans insinuer clairement que M. Bastien désavantageait régulièrement les Olympiens. Des mots qui ont poussé le Conseil national de l’éthique (CNE) à saisir la Commission de discipline, le CNE évoquant des « théories complotistes » irresponsables de la part de la direction marseillaise.
19 défaites de l’OM en 38 matches arbitrés
Selon L’Equipe, M. Bastien s’est du reste fendu d’un rapport pour dénoncer l’attitude de Medhi Benatia à la mi-temps. Un document susceptible d’alourdir la sanction de l’ancien défenseur, jusqu’à cinq matches de suspension vraisemblablement. Pourtant à l’OM, de Pablo Longoria aux joueurs en passant par Basile Boli, tout le monde fait bloc, persuadé que le conseiller sportif phocéen était dans son bon droit face à une multitudes de décisions contraires vécues comme des injustices.
Qu’en est-il alors ? Benoît Bastien dans sa carrière a dirigé 38 fois un match de l’OM, pour un bilan olympien de 9 victoires, 10 nuls et 19 défaites. Lors de ces rencontres, l’intéressé a expulsé six Marseillais et quatre de leurs adversaires ; et il a accordé six penaltys aux Ciel et Blanc, en sifflant six autres à leur encontre.
Buquet et Letexier réussissent mieux à l’OM
Si l’on se penche sur le pourcentage de victoires de l’OM sous les ordres de M. Bastien, l’on note effectivement un net déséquilibre. Et pas seulement du fait que ce dernier n’officie que sur des matches défavorables aux Marseillais, à savoir des gros chocs du championnat. Un différentiel criant existant avec les bilans des autres arbitres habitués des grandes joutes de la L1.
Quand avec Benoît Bastien, l’OM affiche 50% de défaites et seulement 23,68% de succès, le taux de revers baisse à 45,24% et progresse à 30,95% de victoires avec Clément Turpin. Ruddy Buquet lui est presque à l’équilibre, avec 39,53% de défaites phocéennes pour 37,21% de résultats positifs. Quant à François Letexier, le nouveau numéro un des arbitres français, il en est aujourd’hui à 23,08% de revers olympiens, pour 57,69% de succès.
Des récriminations tenaces
Au-delà de ces statistiques, les Marseillais reprochent à M. Bastien des arbitrages bien précis et particulièrement lourds de conséquence selon eux. La genèse du mal remonte à mars 2015 et un but refusé à l’Argentin Lucas Ocampos contre Lyon. Sur une action confuse où la VAR et la goal line technology auront clairement fait défaut. En 2018, ce sont deux décisions, à deux mois d’intervalle (un penalty non accordé à Valère Germain, pourtant signalé par l’assistance vidéo et un but refusé à Kostas Mitroglou contre Paris) qui mettront le feu aux poudres. Même chose tout récemment, la saison passée, sur une réalisation de Jordan Veretout invalidée contre le PSG pour un hors-jeu passif présumé. Ce soir-là, M. Bastien avait également expulsé sévèrement le défenseur parisien Lucas Beraldo il est vrai.