Ce dimanche 27 mars 2022, Éric Zemmour tenait un meeting place du Trocadéro à Paris, à deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle. Des « Macron assassin » ont retenti sans que le candidat n’intervienne.
Un incident qui ne cesse de faire parler. La place du Trocadéro a accueilli dimanche entre 50 000 et 60 000 personnes (100 000 selon l’entourage du candidat), à l’occasion du meeting d’Éric Zemmour. Alors que le candidat harangue ses partisans des phrases suivantes : « Ce qui m’indigne, moi, c’est les drames quotidiens que vous subissez. Ce qui m’indigne, moi, c’est qu’on ne consolera jamais les enfants de Sarah Halimi ou de Mireille Knoll. Ce qui me révolte depuis trop longtemps, c’est la résignation des politiciens, du gouvernement qui dit que c’est une fatalité. Il n’y a pas de fatalité ».
Une foule galvanisée qui se met à scander des « Macron assassin » pendant quelques secondes, interrompant ainsi, en plein discours, le candidat du mouvement « Reconquête ! », qui n’a cependant, pas eu de réaction au slogan.
“Soit Éric Zemmour n’a pas d’autorité sur ses militants, soit il cautionne ce type de propos ; dans les deux cas, c’est assez inquiétant sur sa capacité à exercer les fonctions de Président de la République.”
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement
La classe politique “choquée”
Des images qui n’ont pas plu à l’ensemble des politiques. À l’instar de Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement qui dénonce une situation déplacée : « quand on laisse tenir des propos inacceptables sur un candidat qui appellent à la violence, il ne faut pas s’étonner derrière qu’il y ait de la violence contre les élus, (…) et donc il ne faut jamais laisser passer ce type de propos ».
Mais il n’est pas le seul à s’être montré scandalisé par cette scène. Yannick Jadot dénonce un « message indigne » avant d’ajouter que lorsque « vous parlez dans un meeting, vous entendez très bien la foule ». Alors que l’entourage du candidat d’extrême droite a affirmé qu’Éric Zemmour n’avait « pas entendu » le slogan. Il « condamne ce qu’a dit la foule à ce moment-là ». Le candidat se dédouane en affirmant qu’il « n’a jamais utilisé un tel terme et ne l’a jamais laissé entendre dans son discours ».
D’autres se sont exprimés sur le sujet. Le candidat communiste Fabien Roussel appelle à débattre « projet contre projet » tout en estimant « extrêmement choquante toutes ces violences, ces mots durs ». Anne hidalgo s’est exprimé sur Twitter condamnant ce qu’il s’est passé.
Quant à Marine Le Pen, elle a jugé le slogan de « regrettable ». Alors que Valérie Pécresse estime qu’Éric Zemmour est « totalement discrédité pour présider la France ». Pour elle : « Un président de la République doit maîtriser ses supporters, on ne laisse pas dire ce genre de choses ».
En revanche, la candidate de la lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, est moins tranchante : « ce sont des raccourcis que personnellement, je ne ferais pas ».
Le principal concerné, Emmanuel Macron, s’est lui aussi exprimé sur la polémique en soulevant deux hypothèses : “l’indignité ou la méconnaissance d’une réforme du quinquennat, le 100% santé“. Tout en invitant “le candidat malentendant à s’équiper“.
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