« Je l’ai rencontré pour la première fois pendant les Jeux et le courant est passé. Son discours me plaît, car il n’est pas dans une opposition systématique à Michel Callot. C’est le discours de quelqu’un qui aime le vélo. Il semble à l’écoute des gens qui sont à la base de notre sport, c’est-à-dire dans les clubs, il s’intéresse autant à la pratique du vélo plaisir qu’à l’encadrement des jeunes. Je suis réceptif à ce qu’il propose. » Lors du tour de France en camping-car qu’il s’apprête à entamer, Teodoro Bartuccio, officiellement en campagne, espère rallier le plus de monde à sa cause et amener éventuellement les sceptiques à revoir leur position.
En ce qui concerne Marc Madiot, cela ne sera pas nécessaire. Au même titre que Bernard Hinaut notamment, le fort en gueule manager de l’équipe Groupama-FDJ fait déjà partie des soutiens du président du Paris Olympique Cycliste, qui est à ses yeux l’homme de la situation et du renouveau du cycliste français et présente toutes les caractéristiques pour chasser Michel Callot du pouvoir lors des élections à la présidence de la FFC du 12 décembre prochain. « Il vient du milieu associatif et vit dans son club (le Paris Olympique Cyclisme). Il sait ce que ça veut dire quand il manque une roue de dépannage. Il a aussi travaillé pour la sécurité des jeunes à l’entraînement notamment, il a à mes yeux une vraie crédibilité », poursuit Madiot ce mardi dans L’Equipe, sans cacher qu’il partage la même vision que l’ancien directeur de l’association « Mon vélo est une vie ». « Et quand quelqu’un s’intéresse à ma vision du cyclisme, je l’écoute », avoue l’emblématique directeur sportif français, séduit notamment par la volonté de Bartuccio de redorer le « vélo d’en bas ». Le nerf de la guerre, à entendre Madiot.
Madiot : « Le cyclisme est devenu un sport de riches »
« Il y a une réforme importante à engager, car c’est devenu un sport de riches (…) Ce n’est plus possible de voir des vélos à 2 000 ou 3 000 euros, on doit imposer chez les jeunes une fourchette de prix abordables pour faciliter l’accès à la pratique du cyclisme. Si on n’a plus de gamins pour faire du vélo, ça ne sert à rien de se battre pour être président de la FFC. Il y a là un vrai travail à effectuer. »
Et si l’ancien scrutin ne pouvait laisser aucun espoir à l’unique adversaire de Callot aujourd’hui de faire mieux que Cyrille Guimard il y a trois ans, le changement de règlement donne beaucoup d’optimisme au supporter numéro 1 de Bartuccio. « Quand un président est élu avec 93 % des suffrages, c’est ce que le système ne fonctionne plus. Moi, je n’ai jamais eu un bulletin de vote entre les mains pour élire un président de la FFC, ce n’est pas normal. On ne pouvait pas faire l’économie de ce nouveau mode de scrutin, qui laisse plus de chances aux opposants. »