Il était en train de vivre la plus belle semaine de sa saison. Mais elle s’est terminée de façon brutale. Durant la première semaine de septembre, Paul Magnier a pris part au Tour de Grande-Bretagne, où il a remporté trois étapes au sprint, avec dans son train de luxe Julian Alaphilippe et Remco Evenepoel. Le coureur de 20 ans était en train d’apprendre à vitesse grand V avec les deux anciens champions du monde de son équipe Soudal-Quick Step. Mais lors de la 6eme étape, le natif du Texas a lourdement chuté. Bilan : grosse commotion cérébrale, genou touché et 36 points de suture sur tout le côté gauche. Ce jeudi, l’espoir du cyclisme français (qui aurait été le favori des Mondiaux Espoirs vendredi à Zurich sans cette chute) donne de ses nouvelles dans L’Equipe. Elles sont bonnes et cela aurait pu être pire pour celui qui compte déjà cinq victoires chez les pros.
« Le casque m’a sauvé, c’est sûr. Je n’ai pas eu de problème, les scans n’ont rien montré. On m’a prévenu qu’il y avait des risques, d’avoir des vertiges ou autres mais pour l’instant, ça va. J’étais très fatigué les premières semaines mais ça va de mieux en mieux, la tête est revenue à la normale. (…) J’ai été hospitalisé quatre jours en Angleterre pour y être opéré et nettoyer mon genou qui a été bien touché. J’ai eu trente-six points de suture en tout : une dizaine à la cheville, une quinzaine à la hanche et une bonne dizaine au genou. Le genou, cela reste encore vague : normalement, il n’y a rien de cassé. »
Magnier : « C’est l’écran noir »
Et à l’heure où tout le monde filme tout, n’importe quand et n’importe où, Paul Magnier regrette que sa chute n’ait pas été filmée. Et pour cause, il n’en a aucun souvenir ! « Je ne me souviens plus de la chute ni de rien. J’ai de vagues souvenirs d’avant la course mais le jour même et le lendemain, c’est l’écran noir. Et cela ne reviendra jamais. La chute n’a pas été filmée, j’ai regardé la course en espérant me rappeler quelque chose mais les médecins m’ont dit que cela ne servait à rien. J’aurais voulu savoir ce qui s’est passé mais je ne sais pas qui était avec moi à ce moment-là. Peut-être que la saison prochaine, un gars dans le peloton viendra tout m’expliquer (sourire). C’est un sentiment bizarre d’essayer de se souvenir de quelque chose et de ne pas y arriver. »
Si tout va bien, Paul Magnier retrouvera les pelotons fin janvier – début février. Avec un nouveau statut au sein de son équipe belge, où il est sous contrat pour encore deux saisons. « Je vais rester sur un programme assez simple et aller sur des courses pour jouer la victoire », assure-t-il. Avec Paul Magnier et Paul Seixas (18 ans), le cyclisme français semble avoir un bel avenir en tout cas.