Reverra-t-on un jour Marcel Hirscher (35 ans) dans un portillon de départ skis aux pieds ? La question se pose très sérieusement après l’énorme coup dur dont a été victime le champion autrichien lundi. Lors d’une séance d’entraînement en géant sur la neige de Reiteralm, chez lui en Autriche, l’octuple vainqueur du gros globe de cristal de la Coupe du monde s’est gravement blessé au genou gauche. Et le verdict est sans appel pour Hirscher, à savoir une rupture du ligament croisé pour celui qui avait fait son grand retour à la compétition cet hiver après une longue pause de cinq années (d’aucun parlait d’une sortie de retraite et donc d’une seconde carrière qui débutait).
Le pire, c’est que le 23eme du géant de Sölden, il y a un mois pour sa première course depuis 2019 (NDLR : Il avait ensuite dû se contenter de la 46eme place à Levi et était parti à la faute dès la première manche à Gurgl), n’avait jamais été freiné par ce type de graves blessures au cours de sa carrière. Et paradoxalement, à l’âge où certains skieurs ont déjà raccroché, cette première réelle tuile pourrait marquer la fin de carrière (ou de la seconde carrière) du double médaillé d’or des JO 2018 de Pyeongchang (en géant et en combiné alpin), revenu sur le grand circuit blanc sous un passeport néerlandais, sa mère étant née aux Pays-Bas.
Hirscher : « Peut-être que j’ai enfin terminé mon voyage »
Déjà opéré (lundi à Graz), Hirscher est d’ores et déjà contraint de mettre un terme à sa saison, qui venait pourtant à peine de commencer. Bien décider à briller de nouveau sur la Face de Bellevarde, à Val d’Isère les 14 et 15 décembre, une station qui lui avait particulièrement bien réussi par le passé, l’Autrichien avait décidé de zapper l’étape de Beaver Creek, programmée le week-end-prochain. Sa chute de lundi a tout gâché. Le malheureux, qui a réagi dans un communiqué, avait d’ailleurs beaucoup de mal à relativiser. « Bien sûr, c’est un coup dur après huit mois d’un projet qui nous tenait à cœur et c’est vraiment dommage. Malheureusement dans le ski, ça fait partie du jeu », déplorait Hirscher, presque déjà nostalgique, et très lucide sur la suite. « Peut-être que maintenant, j’ai enfin terminé mon voyage. Pour la première fois, je vis personnellement le problème des ligaments croisés que tant de personnes ont connu. Ce qui reste, c’est que ces huit mois ont été intenses et j’ai eu beaucoup de plaisir. Je tiens à remercier tous ceux qui ont rendu possible cet incroyable voyage et qui m’ont accompagné. » Triste fin en somme, s’il s’agit bien d’une fin.