Député LR de la troisième circonscription des Côtes-d’Armor, Corentin Le Fur a déposé cette semaine un amendement visant à exonérer d’impôts les primes accordées aux médaillés olympiques tricolores durant les Jeux de Paris 2024. Soit 80 000 euros pour l’or, 40 000 euros pour l’argent et 20 000 euros pour le bronze. Une proposition qui évidemment impactait moins les stars que sont Léon Marchand, Teddy Riner et Antoine Dupont que les sportifs anonymes du quotidien qui cet été sont sortis de l’ombre pour briller aux yeux du monde.
Ce jeudi, les membres de la commission des finances de l’Assemblée nationale ont rejeté cet amendement au projet de loi finances pour 2025. « C’est extrêmement décevant et c’est extrêmement mesquin, je trouve, que cette défiscalisation soit refusée, dixit le député Le Fur dans un entretien accordé à RMC. Je constate, hélas, que les athlètes olympiques et paralympiques français qui nous ont fait vibrer et qui ont créé ce moment de ferveur absolument incroyable pendant l’été ont été vite oubliés. Vite oubliés alors que pour eux ces primes, finalement, c’est la récompense de quatre ans de travail, de sacrifices et d’entraînement. Parfois même les sacrifices et entraînements de toute une vie. »
Un argument économique jugé « inentendable »
Le député breton, dépité, insiste: « C’est un total manque de respect ! On les a acclamés, ils ont fait briller la France, ils ont donné une image formidable de la France, une image formidable de ces épreuves olympiques. Et je constate, hélas, que dès qu’on doit faire un petit geste pour eux, on les oublie très vite. Alors que ce sont des sommes qui, à l’échelle du budget de l’Etat, sont très faibles. Vraiment, ce n’est pas à la hauteur de leur sacrifice, de leur travail et de leur engagement. Et pour eux, encore une fois je le répète, ce ne sont pas des petites sommes. Donc vraiment ce n’est pas à la hauteur et j’espère qu’on va pouvoir revenir et voter cette défiscalisation en séance. »
Cette imposition sur les primes des médaillés doit rapporter entre 2 et 4 millions d’euros aux caisses de l’Etat. Une broutille, pour Corentin Le Fur, qui ne justifie pas cette posture de ses homologues. « Nos déficits sont creusés et il y a 1 000 milliards de dette en plus donc deux millions ce n’est rien du tout. C’est un petit geste pour le budget de l’Etat alors qu’on doit faire beaucoup d’autres économies je pense dans la sphère administrative et chez les opérateurs de l’Etat. Deux millions c’est une paille pour l’Etat ! C’est une paille pour l’Etat mais ce n’est pas une paille pour ces athlètes olympiques et paralympiques qui, souvent, ont énormément de mal à vivre de leur sport avec ces disciplines qui ne sont mises en lumière qu’une fois tous les quatre ans. Donc pour ces athlètes olympiques et paralympiques, qui ont presque encore plus de mérite, ce n’est pas entendable. L’argument financier est inentendable ! »