Depuis son plus jeune âge, Marion Rousse rêvait de monter sur un vélo. À force de volonté, elle a fini par convaincre son père, lui aussi passionné par ce sport, du bien-fondé de la laisser courir. Devenue professionnelle en 2011, elle n’a pas attendu bien longtemps avant d’afficher tout son talent et en 2012, elle a conquit le titre de championne de France sur route. Mais la discipline n’était pas rémunérée chez les femmes, Marion Rousse a décidé de stopper sa carrière trois ans plus tard, à seulement vingt-quatre ans. Heureusement pour elle, sa reconversion dans les médias a fonctionné et lui a ouvert de nouvelles portes. Mais n’a-t-elle jamais senti une forme de frustration dans son nouveau rôle ?
C’est la question qui a été posée mercredi à la compagne de Julian Alaphilippe. Invitée d’une session de questions-réponses organisée par Ekoï avec laquelle elle a lancé un partenariat, elle a répondu, non sans une petite hésitation. « Ça dépend des courses. Honnêtement, quand je commente Paris-Roubaix, je suis bien contente d’être devant ma télé plutôt que sur le vélo. Ah… À mon époque, quand je faisais du vélo, le Tour de France Femmes n’existait pas par exemple. Donc on avait beaucoup moins d’opportunités. J’ai été cycliste professionnelle, j’étais chez Lotto à l’époque, et en fait je n’étais pas rémunérée. Donc le matin je travaillais et puis l’après-midi je rentrais et j’allais m’entraîner. »
Pas de regrets, mais une fierté
Une vie bien compliquée à gérer pour Marion Rousse qui est ensuite revenu à la question initiale et à une éventuelle frustration ou des regrets sur sa fin de carrière précoce pour devenir commentatrice. « Au début j’ai continué les deux. J’ai fait ma carrière de cycliste, les commentaires, plus mon travail que j’avais gardé. Donc en fait je ne voyais pas le jour. […] Des regrets ? Non, parce que je suis super fière quand même, quand je me retourne, de me dire que même quand je ne suis pas sur le vélo, j’ai quand même mis beaucoup de conviction et de force pour faire évoluer le cyclisme féminin. Et du coup, c’est plus ça qui me rend fière maintenant que de passer à la télé. »
Directrice du Tour de France Femmes depuis la renaissance de l’épreuve en 2021, Marion Rousse ne sent donc pas frustrée et profite pleinement de sa nouvelle vie et des différentes casquettes qu’elle porte désormais.