Un simple « Noël au cap Horn !!! » contre un menaçant « Salut Yoann, l’Atlantique ne sera pas Pacifique ». Alors que Yoann Richomme et Charlie Dalin sont au coude à coude en tête du Vendée Globe 2024, franchissant quasiment ensemble le cap Horn (à la pointe du Chili) pour se lancer dans la remontée de l’Atlantique, L’Equipe a demandé aux skippeurs français de s’écrire un mot. Les deux navigateurs sont proches puisqu’ils ont régulièrement bataillé l’un contre l’autre et ont même fait équipe lors d’une transat AG2R.
C’est Richomme (Paprec Arkéa) qui a passé en premier le cap Horn dans un temps record (43 jours et onze heures de course), comptant neuf milles nautiques d’avance sur Dalin (Macif Santé Prévoyance) au pointage de mardi 7h. Le double vainqueur de la Solitaire du Figaro (2016 et 2019), à la faveur d’un bateau plus puissant, espérait sortir largement en tête des mers du Sud, mais il a décroché une fois arrivé dans l’Océan Indien, avec 550 milles de retard. « J’ai pas mal appuyé pour revenir. Très toilé. Dynamique. Le scénario s’est enchaîné de manière assez miraculeuse », reconnait ainsi le skippeur de 41 ans.
Suspense total au Vendée Globe
Yoann Richomme n’est toutefois pas très optimiste pour la suite, car son Imoca est « moins fort pour remonter l’Atlantique dans des conditions moins extrêmes », ce qui va donner un avantage technique à Charlie Dalin. D’autant que le Normand de 40 ans est un spécialiste de la situation. « J’aurais préféré un nul (comme adversaire, ndlr). Y a pas pire mec avec qui remonter l’Atlantique », plaisante Richomme à L’Equipe. « Mon bateau était très bien dans le sud, mais il est encore plus adapté à l’Atlantique, à la mer plus calme, plus complexe aussi, au temps médium. J’ai hâte. C’est plus mon délire », réplique ainsi Dalin dans le journal.
Après le tour complet de l’Antarctique et le passage par le cap Horn, les 36 participants encore en course (il y a eu quatre abandons) remontent ainsi le côté sud-américain de l’Océan Atlantique. Ils vont repasser par l’équateur et retrouver le fameux pot-au-noir, où les skippeurs peuvent profiter d’un calme plat sans aucun vent avant de soudaines séquences terribles de pluie et de rafales de vent. Après avoir contourné l’anticyclone des Açores, ils retrouveront les Sables d’Olonne, port d’où ils sont partis le 10 novembre dernier pour ce Vendée Globe 2024-2025.