C’est une onde de choc phénoménale qui a frappé la péninsule ibérique ces jours-ci avec l’annonce par Rafael Nadal d’une fin de carrière hélas prévisible et néanmoins redoutée. Meurtri par les blessures, le corps perclus de douleurs, le Majorquin de 38 ans a dû se rendre à l’évidence, bon gré mal gré, n’étant plus en mesure de livrer son meilleur tennis sur le court.
Dans un entretien accordé au média sportif espagnol Marca, Toni Nadal – son oncle et premier entraîneur, l’homme qui l’a littéralement porté au sommet du tennis mondial – révèle la souffrance qui a pu être celle de son neveu. « Rafa a pris l’habitude de jouer malgré la douleur. Depuis 2005, je dirais que Rafa n’a pas pu terminer 90% de ses séances d’entraînement à cause de blessures. Il prenait des analgésiques à chaque Grand Chelem… »
« Il a pris l’habitude de jouer avec la douleur »
Atteint du syndrome de Müller‐Weiss, une pathologie rare qui touche un os dessus du pied, Rafael Nadal depuis près de vingt ans a dû s’adapter à cette contrainte qui selon les médecins aurait dû avoir raison de sa carrière. « Le problème, c’est qu’il a vraiment pris l’habitude de surmonter la douleur, de jouer avec, et il a vu qu’il en sortait renforcé. Il pensait que ce serait pareil cette année, mais ce n’était pas le cas », dixit Toni Nadal.
Quelques années plus tôt pour L’Equipe, l’oncle du prodige de Manacor s’était confié sur cette maladie et la manière dont ils ont dû l’appréhender: « A l’époque, on avait écouté les médecins et on n’avait rien dit. Il a fallu faire fabriquer des semelles sur-mesure le plus rapidement possible, ça a d’ailleurs facilité les choses dès le mois suivant. Il a aussi fallu changer ses appuis, sa façon de se placer côté revers. Deux mois après, il reprenait la compétition au tournoi de Marseille (en 2006, ndlr)… »