Alors que le nombre de cas attendus au retour des vacances de Noël devrait dépasser les 100.000 par jour, des membres du Conseil Scientifique redoute une “possible désorganisation de la société” en raison du variant Omicron.
Retour du masque en extérieur en Espagne, fermeture des lieux culturels en Belgique… Le variant Omicron ne cesse de faire des ravages à travers les quatre coins de l’Europe. Considéré comme le continent le plus touché, les restrictions sanitaires continuent de se durcir. Ce vendredi 23 décembre au matin, le nombre de contaminations enregistrées sur les sept derniers jours en Europe représentait 60% des cas dans le monde.
Une situation problématique qui inquiète le gouvernement français. Lors d’une interview sur BFMTV-RMC, le ministre de la Santé Olivier Véran a fait part de ses craintes pour début janvier 2022 : “On dépassera très vraisemblablement les 100.000 contaminations par jour d’ici à la fin du mois. C’est ce qui est attendu par les modélisations“.
Le Conseil Scientifique redoute une “paralysie” du pays
Face à la forte propagation de ce nouveau variant venu tout droit d’Afrique du Sud, les autorités sanitaires ont récemment ordonné un isolement de 10 à 17 jours pour les personnes cas contact, qu’elles soient vaccinées ou non. Un choix majoritairement passé inaperçu et vivement critiqué par certains spécialistes qui craignent une rentrée difficile.
De son côté, Jean-François Delfraissy, le président du Conseil Scientifique, évoque l’hypothèse d’une “possible désorganisation de la société” en raison d’un fort taux de personnes à l’isolement. Même constat pour son confrère épidémiologiste Antoine Flahault. “Cette disposition risque de mettre le pays à genoux. Sachant qu’en moyenne une personne contamine plus de 10 personnes, avec 100’000 cas par jour, c’est 1 million de cas contact en quarantaine 7 à 17 jours“, a déclaré ce dernier sur Twitter.
En effet, si plus de cent mille Français sont déclarés positifs chaque jour dès janvier, le nombre de jours d’arrêt maladie générés pour cause de “cas contact” se comptera en millions toutes les semaines. De ce fait, “les services essentiels du pays seront à l’arrêt” et le “pays sera paralysé“, précise l’épidémiologiste.
Que ce soit dans le secteur de la distribution alimentaire, de la sécurité, des transports, de l’énergie ou encore de la sécurité, cette nouvelle règle pourrait poser problème d’ici peu. À commencer par le domaine de la santé car si les soignants ne peuvent plus se rendre au travail, les hôpitaux, qui font déjà preuve de difficultés, auront un manque de personnel.
Quand soudain une lueur d’optimisme apparaît…
Deux études britanniques publiées mercredi 22 décembre sèment le doute. Ces dernières menées au Royaume-Uni révèlent que le variant Omicron serait moins susceptible de provoquer des formes graves que le variant Delta. Dans la première étude écossaise, une conclusion positive est tirée. “Omicron est associé à une réduction de deux tiers du risque d’hospitalisation pour Covid-19 par rapport à Delta” annonce le rapport, tout en précisant que “la dose de rappel offre une protection supplémentaire significative contre le risque de contracter une forme symptomatique du virus avec Omicron“. La deuxième étude de l’Imperial College de Londres, quant à elle, note une réduction conséquente du nombre de séjours à l’hôpital pour Omicron. Une hypothèse qui pourrait s’expliquer par le fait que le virus touche une population déjà largement vaccinée.
Même si elles ne remettent en aucun cas en doute les confirmations autour de sa contagiosité, ces études semblent donner une lueur d’espoir aux scientifiques. Toutefois, il faudra attendre qu’elles soient évaluées par des pairs avant d’espérer.
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