Actuellement sur la BBC, La Promesse, bonne surprise du début 2021 sur TF1, nous offre une histoire sombre et prenante de bout en bout.
C’est quoi La promesse ? Au lendemain de Noël 1999, Charlotte Meyer, une petite fille de 11 ans, disparaît sans laisser de traces. Le capitaine Pierre Castaing, en charge de l’enquête, échoue à la retrouver. A quelques centaines de kilomètres de là, une jeune enquêtrice se trouve confrontée à une disparition similaire…
Une série ambitieuse
Présentée en avant première lors de l’édition 2020 de Canneséries, La promesse a été diffusée sur TF1 début 2021 et s’exporte maintenant sur la BBC. Ceux qui continuent, envers et contre tous, à prétendre que la fiction est formatée sur TF1, vont devoir aller se rhabiller car la série dévoile une histoire forte, ambitieuse, sombre aussi et porte sur la première chaîne française le talent de l’écriture d’Anne Landois, longtemps showrunneuse magistrale de la série Engrenages (pour Canal+). Et l’on ressent dans l’écriture enlevée, maîtrisée de La Promesse tout le talent de conteuse de cette remarquable auteure.
Pour donner vie à cette histoire passionnante, c’est Laure de Butler (L’homme que j’ai condamné) qui s’y colle et nous délivre une mise en images remarquable, soignée, qui nous plonge dans la noirceur d’une histoire de la manière la plus classe possible car empreinte de sobriété.
Comme beaucoup de séries de TF1, le casting a été particulièrement soigné, bien entendu au premier plan avec Olivier Marchal, Sofia Essaïdi, Guy Lecluyse, comme au second plan, la jeune génération d’acteurs a été parfaitement bien choisie (et leur est bien sûr primodial dans cette histoire), notamment la très impressionnante Elisa Ezzedine, qui constitue l’une des révélations de la série.
Saluons enfin l’excellent travail de la composition musicale de Nathaniel Méchaly qui livre une partition tour à tour glaçante et envoûtante, qui sert au mieux l’histoire qui se déroule devant nous.
La Promesse : une série redoutable et coup de poing pour TF1
La nouvelle série de TF1 paraît dans ses premiers instants assez classique, malgré une histoire qui tient en haleine et une réalisation soignée. Pensant à des faits divers malheureusement bien trop connu – comme l’affaire Estelle Mouzin et Fourniret – La promesse nous emmène dans les tréfonds d’une histoire glaçante. Son classicisme appuyé comme assumé, laisse petit à petit place à une histoire bien plus profonde, forte et bouleversante qu’il n’y paraît, le tout soutenu par un rebondissement parfaitement réussi à la toute fin du premier épisode (flirtant au passage avec des références comme True Detective). Dès le second épisode, la série nous raconte la traque de deux policiers qui, chacun de leur côté, tentent de résoudre une enquête qui va les hanter bien plus que de raison.
Le poids qu’une enquête, obsédante, peut avoir sur un policier, est le point très fort de cette histoire. Avoir confié ce rôle à Olivier Marchal, ancien policier marqué lui aussi par des affaires très sombres, cela donne à la série une tonalité particulière. Et non seulement il excelle dans ce rôle de policier loin des images que certains voudraient lui coller, mais il se révèle bouleversant comme jamais, fendant l’armure et emportant le spectateur dans son trauma d’une manière qui nous obligera nous aussi spectateur à lâcher tout pour se laisser submerger. Face à lui, Sofia Essaïdi trouve un rôle qui lui va vraiment bien, tenant bon à chaque instant face à ce colosse d’acteur qu’est Marchal. Le 3ème personnage remarquable est celui de Serge Fouquet campé par un Guy Lecluyse troublant comme on ne l’a jamais vu (sorte de Fourniret dont on ne saurait jamais ce qu’il a fait – la scène de l’un de ses derniers interrogatoires est en ça glaçante de sobriété).
La grande force de La Promesse réside dans ses 4 premiers épisodes grâce à cette sobriété que l’on mentionnait plus tôt. On a cette sensation permanente d’assister à la reconstitution d’un véritable fait divers tant il y a une forme de justesse qui se dégage de chaque instant. La série perd un peu de cet atout quand elle se mue plus en thriller dans sa conclusion. On y retrouve davantage des mécanismes d’efficacité narrative plutôt que de conserver cette sobriété, cette froideur des premiers épisodes. En gros, on retrouve l’esprit puissant et fort d’Engrenages dans les premiers épisodes et ils tendent à disparaître dans le final de la série qui ressemblent davantage à une série “classique”, aux rebondissements plus faciles.
Heureusement, les personnages sont toujours d’une très grande justesse et les dernières scènes de la série sont en émotion et achève de nous ramener à une histoire vers laquelle ces “mécanismes” d’écriture nous avait un peu éloigné.
Mais ne boudons pas à notre plaisir, La Promesse est une très grande et forte proposition de la part de TF1.
Ce que l’on retient de La Promesse
Une écriture redoutable et une justesse dans le portrait de ces personnages
Une réalisation classe et sobre
Un casting particulièrement soigné avec en tête Olivier Marchal impérial
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