Vendredi soir, après 18 ans d’existence, Plus belle la vie s’arrêtera non sans avoir proposé aux fans un dernier prime événement. Est-ce qu’il vaut le coup ?
C’est quoi le dernier prime de Plus belle la vie ? La mort récente de Roland est présente dans tous les esprits et tout le Mistral est en deuil. Pour honorer sa mémoire et raviver l’âme du quartier, son dernier fils, Kilian, demande Betty en mariage et décide d’organiser une grande fête sur la place du Mistral. Son idée et son bonheur se répandent. Rapidement une vague de mariages est annoncée. Ce n’est plus un mais sept mariages qui seront célébrés sur la place du Mistral ! Mais avant d’en arriver là, les futurs épouses et époux vont vivre de nombreuses péripéties, comme Barbara qui essayera de récupérer son premier amour alors qu’il est sur le point de se marier avec sa nouvelle copine… Francesco, le fiancé d’Estelle, qui sera placé en garde à vue, pile au moment où Djawad refait surface ; ou encore Luna qui verra son engagement envers Bastien remis en cause lorsque Guillaume, son ex, sera admis à l’hôpital… Les aventures des futurs mariés ne seront pas de tout repos mais toutes les héroïnes et tous les héros du Mistral parviendront, avec beaucoup d’amour et leur sens de la solidarité légendaire, à faire de ces sept mariages et de ce 18 novembre une journée et un évènement inoubliables.
Il était une fin … C’est sur le Mistral en fête reprenant la chanson « Tout le bonheur du monde » interprétée pour l’occasion par Laurent Kerusoré que se terminent ces 18 années d’existence d’un feuilleton qui aura, qu’on le veuille ou non, marquer la télévision française. C’est donc avec une vraie émotion que l’on prend enfin conscience que ça y est, c’est terminé ! Sauf retour annoncé, il n’y aura plus d’histoires dans le Mistral avec ces habitants que l’on a tant aimé et qu’on a suivi durant plus de 4500 épisodes. Impossible de ne pas ressentir une vraie nostalgie quand on les voit pour la dernière fois.
Dire adieu à des personnages de séries n’est jamais facile, on le sait tous car on s’y fortement attachés. Mais c’est sans doute encore plus prégnant avec le feuilleton quotidien car ce n’est pas 4 semaines par an que l’on suit ses aventures à coup de 2 épisodes par soir, mais tous les soirs de l’année, sans interruption. Les personnages sont plus qu’ailleurs devenus nos amis, des proches, qui nous permettent de passer des caps, des épreuves. En somme qui ont été là sans le savoir durant chaque instant de nos vies. Ils nous ont aussi permis de se sentir moins seuls dans nos différences. Mais on a aussi pu grâce à eux vibrer pour des histoires qui nous ont tenu en haleine. C’était donc presque une mission impossible que de satisfaire tout le monde avec ce dernier épisode.
Comme pour conjurer le sort et oublier que chacun vit un moment déchirant en disant adieu à sa série, les auteurs ont opté pour un ton résolument solaire, positif, dont chaque instant donne à ce final davantage des allures de comédies romantiques que de soap. On se souvient que chaque épisode de la série contenait une intrigue dite « C » plus légère, c’est clairement elle qui a pris le pas dans ce dernier épisode. Ce final, comme son nom l’indique, doit en finir avec un pan de la série, et terminer les dernières trajectoires de certains personnages, avec ici la part belle aux personnages féminins dont Barbara qui fait un peu figure de personnage central (elle ouvre l’épisode et c’est elle qui le raconte en voix off). La vraie réussite de ce final tient dans le retour de Guillaume et le lot de références et clins d’œil qu’il apporte. Ce retour n’est pas gratuit, il permet aussi de tisser un lien avec les premières années de la série, comme un souvenir qui nous revient en mémoire et qu’on pensait avoir oublié.
« Bientôt vous n’existerez plus commandant »
Barrault à Boher (épisode du jeudi 17 novembre)
Soyons honnête, tout n’est pas réussi dans ce dernier prime. D’abord l’angle de 7 mariages célébrés en même temps paraît un peu too much. De même, si on aime la manière dont se termine l’histoire de Barbara (ouvrant le champs des possibles si la série revenait), la fin de Luna paraît, elle, peu crédible (même si ses interactions avec Guillaume font vraiment du bien), tout comme celle de Mirta.
On regrette aussi que le prime verse dans le tout comédie alors que ce qui a fait le sel de la série durant 18 ans ce sont aussi ses intrigues thriller à tiroirs. Peut-être aurait-il fallu que la grande intrigue transversale autour de Barrault trouve sa conclusion dans le prime (après un gros cliff dans la dernier épisode 26 minutes), révélant peut-être la main d’un autre personnage derrière le politique. C’est bien entendu quelque chose qui se prépare à l’avance, mais voir dans cette ultime histoire la main d’un Frémont ou, mieux, d’un Vassago revenant une ultime fois se venger du Mistral, ça aurait eu de la gueule ! On aurait enfin aimé, c’est certains, que ce dernier prime soit raconté du point de vue et avec la voix de Roland, jetant un dernier regard sur ce quartier qu’il a incarné !
Reste que l’aventure Plus belle la vie est terminée. Plus jamais on n’écrira sur de nouveaux épisodes, ni on ne vantera l’audace dont elle a fait preuve, que ce soit en évoquant les puissants sujets de société, qu’en se lâchant complètement dans des intrigues toutes plus dingues les unes que les autres. Jamais plus on ne tremblera pour ces personnages, ni nous n’aurons la possibilité d’en découvrir de nouveaux. Mais longtemps on regrettera qu’une chaîne de télévision ait pris cette décision, elle qui fut pionnière en la matière en 2004. On aurait tellement préféré qu’elle prenne les choses en main et qu’elle démontre qu’elle tient vraiment à la présence de son feuilleton quotidien historique et moins à la production de dizaines de « Meurtre à … » supplémentaires. Non pas qu’il y aurait des séries intouchables qui ne devraient jamais s’arrêter (l’audience n’est pas un vilain mot et si le public n’est plus là, ce n’est pas « anormal » de mettre fin à une fiction), mais plutôt que celle-ci valait sans doute la peine que l’on se batte encore un peu pour elle.
« Ce qu’on vit en ce moment, je voudrais que ça ne s’arrête jamais »
Betty à Killian (épisode du jeudi 17 novembre)
On choisira ici de terminer en remerciant une nouvelle fois : toutes les équipes de Newen qui ont permis à la série de se faire jusqu’au bout ; aux acteurs, aux techniciens, aux réalisateurs, aux musiciens, aux décorateurs, aux équipes en charge de la communication aussi (tant chez Newen que chez France 3) ; à la production de la série qui s’est battue durant 18 ans pour mettre chaque soir à l’antenne un épisode de la série ; à celles et ceux qui dans l’ombre ou devant la caméra ont donné à la série l’identité qui est la sienne ; à celles et ceux qui en 2004 ont cru en ce projet dingue et lui laisser le temps de se mettre en place (notamment ces décideurs chez France Télévisions qui ont fait fi des audiences pour favoriser la créativité) …. et bien sûr au public, fidèle jusqu’au bout aux Mistraliens.
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