Après avoir marqué les esprits avec son livre “Je suis né à 17 ans”, Thierry Beccaro s’apprête de nouveau à nous bouleverser avec son adaptation pour France 2.
C’est quoi Je suis né à 17 ans ? Thierry a été un enfant battu. Il s’est construit contre les violences subies et a toute raison d’être fier du résultat. Mais les traumatismes de l’enfance sont toujours présents, générateurs d’angoisses et d’un perpétuel manque de confiance en soi. L’annonce de la mort imminente du père coupable des brutalités, et avec lequel Thierry a rompu toute relation, sonne l’heure des comptes. Le moment est venu pour lui de mettre de l’ordre dans sa mémoire et dans ses sentiments. Pour liquider le passé, il faut d’abord le comprendre. C’est ce que Thierry s’applique à faire avec l’aide de son psy et de ses proches, sa mère, sa sœur, sa compagne, avec le soutien de ses enfants, surtout, pour lesquels il a su être un père tendre qui n’a pas reproduit le schéma de sa propre malédiction…
“Quand je pense à mon père, je pense à ses mains.
Une main de fer sans gant de velours, sur une peau de chagrin’”Thierry Beccaro
Thierry Beccaro, outre le grand homme de télévision qu’il est, symbolise aussi cette bonhomie, cette joie de vivre, mais aussi cette simplicité qu’il est dans ses émissions. Thierry Beccaro n’anime pas, il est, tout simplement. Il ne triche pas. Enfin c’est ce qu’on aurait pu penser jusqu’à la parution de livre bouleversant “Je suis né à 17 ans” qui nous permet non pas d’infirmer ce qu’on disait de lui, mais justement de comprendre pourquoi il est ainsi. Un témoignage vibrant, bouleversant d’un homme abîmé, blessé par un père qu’il voulait tant aimé.
Cinq ans après avoir révélé cette histoire que personne ne pouvait soupçonner, il la transpose sur le petit écran et y joue sous propre rôle sous la direction de Julien Séri, très inspiré dans ce film et qui signe ici une histoire très loin de sa zone de confort habituelle. Pour un résultat au-delà de ce qu’on aurait pu imaginer.
Le récit commence quand l’animateur en 2016 doit monter sur scène et où, à l’issue d’une répétition, il apprend que son père est mourant. Cette nouvelle fait remonter en lui de terribles souvenirs, de terribles moments et des crises de panique qui l’empêchent de véritablement vivre. A l’image de cette scène dans les loges où il fait mine d’aller bien (comme souvent) mais où il va très mal. En naviguant entre les époques, nous allons ainsi découvrir comment le petit Thierry a souffert sous les coups de son père et où le “grand” Thierry cherche à comprend pourquoi tout le monde a laissé faire. Pourquoi un voisin, une tante n’ont rien dit ? Et pourquoi lui aussi n’a rien dit (comme lui fait remarquer psy) ?
Avec beaucoup de pudeur, sans jamais être racoleur, Je suis né à 17 ans montre la violence mais la plupart du temps la suggère ; le film montre la lente descente aux enfers d’un enfants puis d’un ado, incapable de se construire ; le film montre un enfant qui ne sait jamais comment les choses vont se passer avec ce père qui est capable du pire.
Jusqu’à une cette bouleversante, dans la salle à manger en pleine nuit, quand il surprend son père braquant un fusil sur le visage de sa père et menaçant de les tuer, avant de dire froidement à son fils qu’il est un accident et qu’il n’a jamais été désiré. Glaçante pour le spectateur, c’est la scène qui donne le sens du titre. Car quelque chose s’est brisé cette nuit, mais le jeune Thierry (subliment incarné par Jules Morlon), celui qui va affronter enfin son père, est né aussi cette nuit là.
“Qu’est ce que je peux faire de mieux que de rien faire de mal ?”
Thierry enfant
L’ensemble de ce film très beau est porté de main de maître par un Thierry Beccaro saisissant de justesse et d’intensité, qui pose chacun de ses mots avec une émotion qui ne peut que nous toucher, nous émouvoir, et le tout servi par un scénario parfaitement écrit par François-Olivier Rousseau et de grands moments d’une force redoutable dans les dialogues. Et l’émotion de nous cueillir jusqu’au bout où toute la complexité de ces situation n’est jamais oublié. Après nous avoir présenté une lente descente aux enfers, le film nous adresse un dernier choc quand Thierry réalise qu’il a oublié de dire (et donc qu’on a oublié de nous raconter) que “il était aussi un père formidable”. Cette ultime phrase avant la disparition de ce père, posée par la voix de Thierry Beccaro, amène le spectateur au plus près de ses émotions. Et le film de se finir sur une forme de “renaissance” avec Thierry Beccaro sur scène dans un moment de toute beauté, face au public et arborant ce sourire qu’on lui connaît et qui n’est peut-être pas cette fois, un sourire de façade !
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