Ce sera l’une des prochaines séries événement d’Arte et c’est déjà notre coup de coeur : Les papillons noirs est la sensation française de Séries Mania 2022.
C’est quoi Les papillons noirs ? Adrien (Nicolas Duvauchelle), auteur tourmenté d’un premier roman à succès, peine à accoucher du deuxième. En attendant, il écrit la vie d’illustres inconnus. Un vieil homme, Albert Desiderio (Niels Arestrup), l’appelle un jour pour lui raconter sa plus grande histoire d’amour, Solange, l’histoire d’une vie… Le récit d’Albert s’avère être en réalité les confessions d’un couple de serial killers unis à la vie à la mort. Entre fascination et répulsion, Adrien réalise que ce « roman » a tout pour être bon, pourquoi ne pas le reprendre à son compte ? C’est alors qu’il réalise que lui aussi a un rôle à jouer dans l’histoire d’Albert : il n’a pas été choisi par hasard…
Le choc ! C’est le mot qui résume le mieux la sensation ressentie lors du visionnage des deux premiers épisodes de cette nouvelle série d’Arte.
Déjà à la lecture du pitch il y a quelques mois quand il fut annoncé par la chaîne, on devinait en coin que l’on tenait un projet différent, tant sur le fond que sur la forme. Après deux épisodes, on ne peut que confirmer cette première impression. Vibrant hommage au giallo des années 60-70, et même à la une culture pop aimée par Tarantino, Les papillons noirs distillent une ambiance oppressante dès les premières minutes quand on se glisse dans les pas d’Adrien, parti à la rencontre du très “calme” Albert.
L’histoire d’amour qu’il nous raconte nous ramène dans les années 60 avec une reconstitution des plus réussies et l’on se laisse emporter par cet amour qui n’avait rien d’évident au début mais qui ne manque pas de nous toucher. Et puis, sur un coin de plage, le drame se joue devant nous avec une brutalité jamais esthétisé et qui nous ramène toujours du côté de Solange. Brutalité, sauvagerie et protection de l’être aimé se mélangent pour poser les bases de ce qui se jouera ensuite sous nos yeux.
La force de l’histoire qui se joue sous nos yeux est telle que l’empathie que l’on a pour Solange n’est jamais oublié malgré l’horreur qui se répète été après été. L’horreur des actes qui se répètent tranche avec le calme absolu dont fait preuve quelques 50 années plus tard Albert quand il raconte son histoire. Et c’est ce calme qui rend l’histoire encore plus troublante. L’histoire est horrible par ce qu’elle dit mais aussi par ce qu’elle ne dit pas … encore, comme cette question essentielle : où est Solange aujourd’hui ?
A mesure que l’histoire avance et qu’Adrien écoute Albert, on sent aussi que quelque chose se joue et dont on n’a pas encore les clés. Toujours fasciné par l’esthétique de la série pour raconter les années 60-70, on est tétanisé par l’ambiance glaciale qui règne entre ses deux personnalités qui se font face et le sourire affiché par Arestrup laisse deviner une toile d’araignée qui se tisse inlassablement autour de Duvauchelle. Comme Lecter face à Clarice dans son hôpital psychiatrique.
Brillamment écrite et mise en scène, la série Les papillons noirs est en ce début de saison une réussite de tous les instants. Servie par un casting redoutable, et accompagnée par une partition envoûtante (à l’image de la chanson qui donne son titre à la série et interprété par le groupe “Bijou”), la série est le coup de cœur de cette édition Séries Mania et on attend déjà la suite avec une furieuse impatience.
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