Présentée à Séries Mania, la série Polar Park avec Jean-Paul Rouve est une petite pépite dont on attend de découvrir très bientôt la suite.
C’est quoi Polar Park ? Rousseau, un écrivain en panne d’inspiration, revient à Mouthe pour percer le secret de sa naissance. Parallèlement, la gendarmerie recherche un assassin passionné d’œuvres d’art. Rousseau va aider l’adjudant Louvetot à pénétrer l’esprit créatif du serial killer qui reproduit en vrai les plus grands tableaux.
Ecrit et réalisé par Gérald Hustache-Mathieu, Polar Park (du nom d’un parc animalier situé en Norvège) se glisse dans les pas dans polars noirs nordiques en leur donnant une touche décalée nécessaire pour accrocher le spectateur. L’hommage aux histoires de privés américains façon Philip Marlowe est évident par l’ajout de la voix off, le héros Rousseau se prenant lui-même pour le héros d’un de ses romans qui lorgnent clairement de leurs côtés dans le style et l’esprit. Avec sa touche décalée, Polar Park rappelle un peu le film Les cadavres ne portent pas de costards (sorti en 1982 avec Steve Martin). Sur cette mise en bouche, Polar Park est une totale réussite. Le personnage de Rousseau colle à merveille à Jean-Paul Rouve, secondé par une distribution aux petits oignons, à commencer Soliane Moisset, qui n’est pas sans nous rappeler Julee Cruise, l’interprète du générique de Twin Peaks, en chanteuse du club de la ville qui pose sa voix sur la musique du générique. Mais c’est bien toute la BO de Stéphane Lopez qui est un petit bijou, rappelant les belles partitions de Badalementi.
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Au petit jeu des comparaisons, Polar Park se pose comme un hommage brillant et réussi à la série de Lynch et Frost, et ce à tous les niveaux. On y retrouve l’esprit évident de la petite ville “où l’on croise tout le monde” et où tout le monde se connaît, frappée par le “Mal”, à savoir des crimes odieux (la partie polar est particulièrement soignée et digne des meilleurs romans policiers dans la typologie du serial killer). La série compte aussi son lot de personnages totalement décalée, parfois hors sol même, à commencer par le second de Louvetot (Guillaume Bouix) qui nous rappelle Andy dans Twin Peaks. Côté photographie, là aussi grosse réussite avec un soin particulier apporté tant aux plans parfaitement choisis, qu’à la lumière qui se pose sur la ville et ses décors, (du motel, de la morgue ou encore des grandes étendues, filmées comme si on était dans les paysages de l’ouest américain que la série convoque comme grand référant).
Après deux épisodes, on a déjà envie de savoir si la promesse véhiculée dès les premiers instants se confirme et s’amplifie ! Et on se prend déjà à regretter que la série n’ait pas de possibilité de perdurer sur de possibles saisons à venir, Arte ne renouvelant ses fictions. Passer plus au second plan après De Grâce et Sous contrôle (primées au Festival), Polar Park est pourtant une superbe découverte et une véritable proposition visuelle, formelle et scénaristique.
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