Création originale de Disney+, En apparence … rien ne change est une petite série charmante qui ravira le public qu’elle cible malgré quelques défauts.
C’est quoi, En apparence… rien ne change ? A 15 ans, Carol (Gabriela Saraivah) vit seule avec sa mère Beth (Mia Mello) à Rio de Janeiro, depuis la mort de son père. Alors que la rentrée scolaire approche, toute sa vie est bouleversée lorsque sa mère lui annonce qu’elle va se remarier avec son nouveau petit ami Carlos (Kiko Pissolato). Pire encore, celui-ci emménage avec son fils Tomas (Daniel Bothelo), un ado revêche avec qui la mésentente est immédiate. Heureusement, Carol peut compter sur ses amies Beta (Ana Jeckel), Trix (Duda Mate) , Pri (Guilhermina Libanio ) et Amanda (Clara Barque) pour la soutenir. Mais alors que chacune doit affronter ses propres problèmes, leur amitié va être mise à rude épreuve.
L’essentiel
Première série brésilienne originale de Disney+, Tudo igual… SQN (le titre original comme le titre français étant, avouons-le, peu engageants…) est l’adaptation d’un roman jeunesse de Luly Trigo. Tournée dans un Rio de Janeiro de carte postale, c’est un teen drama dans tout ce qu’il y a de plus classique.
Le récit est centré sur Carol, une adolescente de 15 ans dont la vie familiale et sentimentale connaît un profond bouleversement : sa mère s’apprête à se remarier, son futur beau-père qui vient de Sao Paulo va devenir son prof de physique-chimie, et il débarque avec son fils Tomas. Or, les deux ados qui se détestent dès le premier regard n’ont pas l’intention de faire le moindre effort pour s’entendre : Tomas met du hard rock à fond la caisse, Carol squatte la salle de bains, etc.
Entre les sorties à la plage, les discussions au café que tient sa mère et les cours au lycée, Carol peut heureusement compter sur sa bande de copines pour prendre son parti. Il y a Beta, la gosse de riches délaissées par ses parents ; Amanda, toujours entre deux mecs ; Trix, passionnée de vidéo qui rêve d’intégrer une prestigieuse école américaine ; Pri, l’activiste écolo. Mais lorsque Beta se rapproche de Tomas, l’amitié qui unit les filles depuis des années est mise en péril. Leur relation va-t-elle surmonter ce que notre héroïne vit comme une trahison ?
Au fil de 10 épisodes dont la durée varie de 35 à 45 minutes, on suit Carol dans sa nouvelle vie familiale, ses discussions avec ses amies, sa première relation amoureuse… Mais aussi, dans des intrigues secondaires, les problématiques que doivent affronter les personnages secondaires. Certaines restent légères (Amanda, séductrice impénitente, jongle avec plusieurs mecs à la fois), d’autres sont plus sérieuses (Beta se sent délaissée par ses parents), d’autres sont quelque part entre les deux (Trix s’interroge sur son avenir scolaire et sentimental).
On aime
L’un dans l’autre, En apparence… est une petite série légère, pétillante et sympathique. C’est déjà une série à l’ambiance délicieusement exotique. Tournée dans les plus beaux quartiers de Rio, elle nous emmène dans des paysages de cartes postales, sur des plages inondées de soleil et dans les spots les plus touristiques de la ville ; sa bande originale, avec pop, rock et rap brésilien, est pleine de pep.
Surtout, même s’il s’agit d’un teen drama qui plaira certainement aux plus jeunes, la série peut aussi séduire les adultes. Il n’est pas difficile de se souvenir de sa propre adolescence pour comprendre les difficultés que rencontrent nos héroïnes : premières relations amoureuses, disputes entre copine, difficultés familiales, interrogations sur leur avenir. D’autant que, sous des dehors légers, En apparence… aborde en arrière-plan des thèmes plus importants comme l’affirmation de soi, l’anxiété, la confiance en soi ou le deuil.
On aime moins
En apparence… frôle souvent la caricature. Dans l’image qu’elle donne de Rio, d’abord : on ne s’attendait pas à arpenter les favelas, mais on pourrait croire en regardant la série que les Brésiliens passent leur temps à jouer de la guitare, bronzer à la plage, faire du skate et jouer au football. Dans le développement de certains personnages, ensuite : si Beta est certainement le personnage le plus abouti, les autres restent plus simplistes ou évoluent peu à l’instar de Amanda qui reste cantonnée à l’image simpliste de la bombasse obsédée par les garçons. Enfin, la plupart des rebondissements se voient venir de loin – mais alors de très, très loin.
L’autre problème, c’est que l’histoire repose sur les épaules de Carol, soit le personnage le moins sympathique de la série. Les sentiments qu’elle provoque peuvent même empêcher le spectateur de vraiment s’attacher à son histoire. Si les derniers épisodes nuancent le portrait, elle apparaît pendant longtemps comme une gamine pourrie gâtée, égocentrique et égoïste, qui fait de la vie de sa mère un enfer, est insupportable avec ses copines, manipule son petit ami – sans tenir compte de ce qu’ils peuvent ressentir.
On regarde si… on a quinze ans (littéralement ou dans sa tête), on a envie d’un petit voyage virtuel au soleil do Brasil, on aime les histoires de bandes de copines qui s’aiment, se déchirent, se re-aiment, on a besoin d’une petite série feel good.
On ne regarde pas si… on cherche une série mature, destinée aux adultes ; les clichés ou les questionnements adolescents nous donnent des boutons ; on préfère l’ambiance nordique…
En apparence… rien ne change.
10 épisodes de 40′ environ.
Disponible sur Disney+.
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