On regarde ou pas ? Enquête à cœur ouvert (TF1), une histoire d’amour familiale

Nouveau dama sur TF1 avec « Enquête à cœur ouvert » qui réunit Claire Keim et Pierre François Martin Laval dans une histoire touchante et prenante.

C’est quoi Enquête à cœur ouvert (anciennement Renaissance) ? A la suite d’une transplantation cardiaque, Florence s’ouvre aux douloureux questionnements identitaires de sa fille adoptée, Zoé, en découvrant que sa donneuse, Ana, était elle aussi une enfant adoptée. Déterminée avec Simon, le père d’Ana, à élucider les raisons de sa mort mystérieuse, Florence espère que la compréhension de la destinée tragique d’Ana va l’aider à sauver sa propre fille en pleine crise d’adolescence… 

L’essentiel

Après Vise le cœur qui a été renouvelée pour une saison 2, Claire Keim va revenir le 8 décembre dans une nouvelle mini-série, Enquête à cœur ouvert, où elle retrouvera Pierre-François Martin Laval, Kevin Jansenss et l’excellente Lynn Van Royen (découverte dans Beau Séjour). Sous des allures d’enquête policière, cette mini-série dresse le portrait de 3 femmes qui cherchent à comprendre d’où elles viennent pour mieux avancer dans leur nouvelle vie. Comme dans Vise le cœur, la narration est ici moins linéaire que d’ordinaire pour permettre aux spectateurs d’avancer au même rythme que son héroïne et ainsi maintenir la tension jusqu’au bout !

On aime

Dès le début, Enquête à cœur ouvert plonge le spectateur dans une narration à double timeline : Florence tente d’en savoir plus sur sa donneuse et ainsi remonte à rebours le fil de son histoire personnelle, bouleversante, celle d’une jeune femme qui a perdu tous ses repères, y compris les plus précieux. La narration, finement menée (la série est écrite par Claire Lemaréchal et Franck Philippon), choisit de partir de l’accident d’Ana et de remonter jusqu’au trauma originel (un peu comme le faisait, mais en plus tortueux, Memento). La série compte son nombre de fausses pistes mais chacune d’elle est toujours contrée pour ne pas en faire un twist de polar, mais un élément clé d’un drama, qui agit comme un révélateur des personnages et non de l’intrigue dite « policière » (enquêter sur la mort d’une jeune femme). Même la révélation finale est expédiée pour ne s’intéresser qu’à ce qui y a conduit et ainsi privilégier l’histoire intime.

On salue aussi le très bon casting opéré sur la série. Si Claire Keim se positionne clairement comme lead de la série, le scénario s’équilibre bien pour favoriser tous les personnages. Pierre-François Martin Laval donne une image moderne de père comme on en voit trop peu dans les fictions, loin des clichés habituels. Il se montre à l’écoute, protecteur, sensible et sa prestation ne manque jamais de nous toucher. De l’autre côté, le charisme indéniable et la puissance du jeu de Kevin Jansenss nous surprend et il s’impose comme un élément moteur de l’histoire. Enfin, la découverte de la série ou plutôt la « confirmation » s’appelle Lynn Van Royen. Même si on l’avait déjà vu dans d’autres projets dans le passé, elle donne à elle seule toute l’émotion qui traverse les 6 épisodes. Elle est bouleversante dans ce rôle, magnétique aussi dans sa capacité à capter l’image, et enfin passionnante dans la manière dont elle prend en main son destin de femme.

On aime enfin le style visuel donné à la série (grâce à la réalisation de Franck Van Passel), la photographie et ses changements de couleurs inhérents aux rêves de Florence. Cette incursion d’une pointe de surnaturel dans le drame global confère aussi à la série son registre si particulier, à la fois glaçant quand le mystère est opaque au début pour tendre vers une forme de poésie quand la vérité commence à apparaître. Enquête à cœur ouvert s’inscrit ainsi pleinement dans la droite ligne de série initié par TF1 ces derniers mois comme Visions : des séries qui, sous couvert d’un classicisme manifeste (du polar), racontent des histoires bouleversantes en prenant le temps de se mettre à hauteur de personnages.

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On aime moins

On est beaucoup moins convaincu par toute l’intrigue qui touche à la fille de Florence (incarnée par JESSYRIELLE MASSENGO). Non seulement elle traîne un peu trop en longueur, mais elle se raccorde de manière trop « artificielle » à la grande intrigue. On a pour le coup l’impression que seule la magie de l’écriture des auteurs peut permettre à ses bouts de s’assembler alors que ça devrait être la logique d’une situation. Peut-être que la série aurait pu avoir 2 épisodes de moins et ainsi profiter d’une narration plus « tendue ».

Initialement, la série s’appelait « Renaissances » et correspondait mieux à ce qu’on y raconte, aux thématiques des 6 épisodes. Enquête à cœur ouvert est sans doute un titre plus « efficace », mais aussi plus « grossier » car il insiste trop sur cette partie « enquête » (et donc polar) alors que la série ne joue pas tellement sur ce registre-là. Renaissances avait le mérite d’appuyer davantage sur cet aspect nouvelle vie, y compris pour Ana et malgré le tragique destin qui l’attend. L’ultime scène entre Lynn et Claire dans l’épisode 6 est en ça une démonstration parfaite !

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