Joe Pickett nous offre un formidable polar, sombre et abouti, dans une ambiance de néo-western. D’après les romans de CJ Box.
C’est quoi, Joe Pickett ? Joe Pickett (Michael Dorman) vient d’être nommé garde-chasse à Saddlestring, dans le comté de Twelve Sleep, Wyoming. Marié à Marybeth (Julianna Guill) et père de deux jeunes enfants, il a toujours rêvé d’occuper cette fonction, au milieu de la faune et de la flore. Mais dès le premier jour, il entre en conflit avec Ote Keeley (Benjamin Hollingsworth) dont le permis de chasse est révoqué. Un incident qui aurait pu rester sans conséquence – jusqu’à ce que Joe découvre le cadavre de Keeley sur le porche de sa maison, tué d’une flèche empoisonnée. L’enquête est confiée au shérif Barnum et à son adjoint McLanahan, mais peu convaincu par leurs conclusions, Pickett compte bien s’en mêler….
L’essentiel
Joe Pickett est un personnage imaginé par l’auteur américain C.J. Box (par ailleurs producteur exécutif de la série), qui lui a déjà consacré une vingtaine de romans. Ce n’est pas la première fois que le travail de l”écrivain de polar est adapté en série puisque Big Sky (deux saisons disponibles sur Disney +) était déjà tirée d’un de ses livres. C’est sur Paramount+ que l’on va pouvoir suivre les enquêtes de Joe Pickett, un héros qui – une fois n’est pas coutume – n’est pas policier mais garde-chasse. Et en l’occurrence, CJ Box sait de quoi il parle : avant de devenir un auteur à succès, il a travaillé comme guide de pêche et aussi dans un ranch du Wyoming.
La première saison, disponible à partir du 16 Juillet, est logiquement basée (principalement) sur le premier roman de la série intitulé Détonations rapprochées ; la deuxième en cours de diffusion aux États-Unis reprend en revanche l’histoire du huitième livre de la saga, Le prédateur.
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On aime
Joe Pickett fait partie des séries que l’on peut qualifier de néo-western puisqu’elle reprend des éléments du genre adaptés à un contexte contemporain – comme Yellowstone ou Justified. Nous sommes dans le Wyoming au milieu des forêts, des réserves, du parc national de… Yellowstone et des petites villes de l’Ouest américain profond. Des paysages magnifiques, des grands espaces époustouflants, une flore et une faune spectaculaires mais aussi des zones en déshérence, un contexte économique difficile, des habitants qui peinent à s’en sortir, des 22 long rifle qu’on dégaine vite, des autorités qui ont tendance à fermer les yeux, des braconniers et de grandes entreprises qui négocient pour faire passer des pipelines dans la vallée.
Joe Pickett a l’originalité de mettre en scène non pas un policier ou un shérif, mais un garde-chasse. On pourrait croire que c’est un job tranquille ; en réalité, ce sont eux qui comptent le plus d’agents tués en service. La série construit une histoire prenante avec une intrigue policière pleine de rebondissements inattendus, des thèmes comme les difficultés sociales auxquelles est confrontée l’Amérique rurale, la confrontation entre écologie et économie, mais aussi l’histoire familiale de Joe et parfois une petite touche d’humour bienvenue.
Et puis, il y a le personnage de Joe Pickett qui a toujours rêvé de devenir garde-chasse mais qui découvre que le job n’est pas exactement ce qu’il en attendait… Droit dans ses bottes, il a du mal à accepter de fermer les yeux sur les infractions (comme lorsqu’on lui suggère fortement de laisser le gouverneur pêcher sans permis…) ou de laisser une enquête lui passer sous le nez. Joe est aussi un personnage riche sur le plan psychologique, un type attachant qui prend soin de sa famille malgré une enfance difficile. Le rôle est interprété par le grand Michael Dorman, formidable acteur qu’on a vu dans Patriot et For All Mankind.
On aime moins
Évidemment, il faut adhérer un minimum à l’ambiance : non seulement le côté western moderne qu’on a évoqué, mais aussi le cadre de ces vastes paysages sauvages où l’homme se sent parfois tout petit. Un côté nature, chasse et pêche, bien loin des environnements urbains new-yorkais ou angelino, et où on a plus de chance de croiser un ours ou un élan que le Bosch de Michael Connelly.
Et si l’histoire est bien structurée, sans point faible notamment en matière de crédibilité et qu’on n’identifie le coupable que dans les trente dernières minutes (ce qui est généralement le signe d’une intrigue solide), c’est aussi un récit finalement classique qui ne cherche pas l’excentricité ou la fantaisie, à l’exception de quelques scènes comiques qui, malheureusement, ne s’intègrent pas bien au reste et sont souvent plus grotesques qu’autre chose.
Enfin – et c’est le principal reproche que l’on peut faire à la série –Joe Pickett s’appesantit longuement sur… Joe Pickett (OK, c’est normal) avec par exemple de nombreux flash-back sur son enfance avec un père violent, mais c’est au détriment d’autres personnages secondaires qui auraient pu être étoffés.
On regarde si… on aime les grands espaces, les thèmes de l’écologie et de la nature ; on est fan de Longmire ou Justified ; on a envie d’un polar classique mais dans une ambiance un peu différente.
On ne regarde pas si… on passe son tour devant le côté ambiance western, justement ; on aime les intrigues originales ; on est un citadin dans l’âme et l’idée de camper en pleine nature nous donne des sueurs froides.
Joe Pickett
Saison 1 – 10 épisodes de 50′ environ.
Sur Paramount + le 16 Juillet.
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