Sorte de Lost de série B, La Brea précipite ses héros dans la préhistoire dans un récit au choix absurde ou divertissant. Ou les deux.
C’est quoi, La Brea ? Un matin à Los Angeles, un énorme gouffre s’ouvre dans le quartier de La Brea, absorbant tout autour de lui – y compris ceux qui se trouvent dans la zone. Parmi eux, Eve (Natalie Zea) et son fils Josh (Jack Martin) sont précipités dans l’abîme. Contre toute attente, les disparus se retrouvent dans un monde inconnu, et ils ne tardent pas à comprendre qu’ils sont toujours à Los Angeles… mais en pleine époque préhistorique. A la surface, l’ex-mari d’Eve, l’ancien pilote de l’armée de l’air Gavin (Eoin Macken), a d’étranges visions liées au gouffre. Avec sa fille Izzie (Zyra Gorecki), il tente de convaincre les autorités militaires de venir au secours des victimes de la catastrophe.
L’essentiel
Les amateurs de séries en ont l’habitude : on nous propose régulièrement « le nouveau Lost », soit une série high concept basée sur une idée-choc et une succession de mystères à élucider. Cette fois, il s’agit de La Brea, série de NBC diffusée sur TF1. Étrillée par les critiques pour des raisons sur lesquelles nous reviendrons, elle a pourtant rencontré un immense succès auprès du public et a donc logiquement été renouvelée pour une deuxième saison, en cours de diffusion aux États-Unis.
Dans La Brea, pas d’avion porté disparu mais un gouffre immense et spectaculaire qui s’ouvre en plein milieu de Los Angeles et emporte toutes les personnes qui ont le malheur de tomber dedans. Parmi elles, Eve Harris et son fils Josh sont aspirés dans le trou tandis que le père Gavin et la fille Izzie sont en sécurité à la surface.
Les deux premiers tentent de s’organiser avec les autres survivants pour attendre les secours, mais ils finissent par comprendre qu’ils ont été transportés dans une espèce d’autre dimension, qui s’avère être Los Angeles… mais à la préhistoire. Au milieu des immeubles délabrés et des carcasses de voitures disséminés dans de vastes plaines luxuriantes,ils vont devoir échapper aux attaques des tigres à dents de sabre et autres animaux préhistoriques, mais vont aussi affronter d’autres humains…
A la surface, l’armée, le FBI les proches des disparus essayent d’organiser une opération de sauvetage ou du moins de comprendre ce qui s’est passé. Ancien pilote de l’armée de l’air, Gavin a d’étranges visions depuis qu’il s’est crashé dans le désert des années plus tôt. Or, ses visions sont liées au gouffre : Gavin a des flash de sa femme et de son fils, entrevoit où ils se trouvent et ce qui leur arrive. Avec sa fille Izzie, il tente de convaincre les autorités que les victimes de l’effondrement sont encore en vie, mais il se heurte au scepticisme général.
On aime
La Brea construit habilement son histoire en jouant sur deux aspects : d’une part, deux arcs parallèles entre ce qui se passe au fond du gouffre et ce qui se passe à la surface ; d’autre part un récit choral, en particulier lorsqu’elle se focalise sur le groupe des disparus. La petite bande des survivants est suffisamment hétéroclite pour offrir plusieurs intrigues secondaires et des personnages bien caractérisés. Outre Eve (Natalie Zea – Justified), citons une flic bad ass (Karina Logue) et son fils trafiquant de drogue (Josh McKenzie), un médecin (Jon Seda), un pilote de l’armée envoyé pour secourir les disparus (Nicholas Gonzales – Good Doctor) ou encore un spécialiste du paléolithique (Rohan Mirchandaney) – ce qui est bien pratique, étant donné les circonstances.
Chaque épisode s’achève sur un cliffhanger efficace, les rebondissements s’enchaînent et les révélations avec, tout en rajoutant à chaque fois une couche de mystère. On ne s’ennuie pas une seule seconde, parce qu’il se passe toujours quelque chose de totalement inattendu et la série prend des directions vraiment surprenantes. De sorte que si on se prend au jeu, on passe un très bon moment devant La Brea.
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On aime moins
On parlait de personnages « bien caractérisés »… ce qui est une manière de dire qu’ils frôlent la caricature, d’autant qu’aucun n’est assez développé pour sortir du stéréotype. Et si les rebondissements sont inattendus, c’est parce qu’ils sont totalement improbables ! La Brea ne se soucie absolument pas d’être cohérente – y compris avec les règles qu’elle semblait avoir introduit dans son histoire et qu’elle oublie en cours de route. De sorte que l’histoire ne tient pas la route, et on ne parle pas du concept sci-fi en lui-même, mais bien du déroulement du récit.
A cela s’ajoutent des dialogues remplis de clichés et des effets spéciaux tellement ridicules qu’on éclate de rire devant les animaux sauvages et préhistoriques qui s’en prennent aux héros. Bref, La Brea est une série qui tient plus de Zoo (ce n’est pas un compliment) ou de Terra Nova (pas un compliment non plus) que de Lost. Même si elle fait de son mieux, en reprenant notamment l’idée du bunker, des lignes temporelles alternatives et des Autres.
On regarde si… on n’est pas contre une histoire fantastique foutraque qui lorgne du côté de la série B. On est prêt à se laisser porter par une histoire qui n’a aucune logique ou cohérence, mais qui s’avère sacrément rythmée et divertissante.
On ne regarde pas si… on aime les séries high concept solidement construites, avec des intrigues et des personnages complexes ; on cherche le « nouveau Lost » parce que… perdu (!!), essaye encore. Ce n’est pas encore pour cette fois.
La Brea.
Saison 1 – 12 épisodes de 40′ environ (renouvelée pour une saison 2)
Sur TF1
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