Avec Queen Latifah en vedette, The Equalizer renouvelle les personnages de la série d’origine tout en reprenant une construction classique.
C’est quoi, The Equalizer ? Robyn McCall (Queen Latifah) est une mère célibataire qui vit à New York avec sa fille adolescente Delilah (Laya DeLeon Hayes). Un jour, cette ancienne agent de la CIA croise par hasard la route d’une jeune fille accusée d’un meurtre qu’elle n’a pas commis. Elle décide alors de lui venir en aide, puis de mettre ses compétences au service d’autres personnes sans défense. Outre le soutien de William Bishop (Chris Noth), son ex-patron à la CIA, elle peut aussi compter sur l’aide de son amie Mel (Liza Lapira) et du mari de celle-ci, le hacker Harry (Adam Goldberg). Sous le pseudonyme de The Equalizer, McCall vient au secours des plus faibles qui, pour diverses raisons n’ont pas la possibilité de se tourner vers les autorités. Mais cette mystérieuse justicière qui ne s’embarrasse pas de la légalité attire l’attention de l’inspecteur Marcus Dante (Tory Kittles), déterminé à découvrir son identité et à l’arrêter.
L’essentiel
The Equalizer est un reboot d’une série des années 1980, déjà adaptée en films. Entre 1985 et 1989, Edward Woodward a incarné le personnage principal dans la série originale créée par Richard Lindheim et Michael Sloan. C’est ensuite Denzel Washington qui a repris le rôle dans une série de films dans les années 1990. Depuis 2021, The Equalizer est revenue à la télévision et cette fois, Andrew W. Marlowe et sa femme Terri Edda Miller (Castle) ont féminisé le héros – qui devient donc une héroïne – en confiant le rôle à Queen Latifah. Lancée aux États-Unis sur CBS avec une troisième saison en cours, The Equalizer est diffusée en France sur M6.
On aime
Reboot d’une série des années 1980, The Equalizer jongle entre modernisation et classicisme. La série reprend la construction traditionnelle du procedural avec une histoire indépendante par épisode, un format traditionnel qui a fait ses preuves : on peut regarder un épisode et zapper le suivant, sans perdre le fil. Entre l’histoire familiale de l’héroïne et les scènes d’action musclées de l’intrigue principale (fusillades, explosions, courses poursuites etc.), The Equalizer trouve un bon équilibre ; globalement, chaque histoire est bien construite et on se laisse prendre au jeu pendant une quarantaine de minutes.
Les scénarios sont cependant nécessairement actualisés, adaptés à un contexte contemporain. D’une part avec l’utilisation des nouvelles technologies mais aussi en raison des sujets traités. La plupart des personnes auxquelles McCall vient en aide appartiennent majoritairement à des minorités ethniques ou sont issues d’un milieu défavorisé. En proie au racisme ou à d’autres préjugés, abandonnées par le système et / ou victimes de celui-ci, elles n’ont pas la possibilité de se tourner vers la police pour obtenir justice et font donc appel à la solution alternative que représente l’héroïne.
Le principal changement reste évidemment la féminisation du personnage principal : une afro-américaine. Et même une femme de 50 ans qui déroge aux canons traditionnels des héroïnes de série d’action. Et c’est une sacrée bad ass ! Elle est parfaitement incarnée par une Queen Latifah hyper charismatique, aussi à l’aise dans les scènes familiales légères que dans les séquences d’action. Le reste du casting, bien qu’en retrait, est à la hauteur ; c’est un plaisir de retrouver Adam Goldberg dans le rôle d’un hacker génial mais parano, ou Chris Noth en ex-boss de la CIA (bien que l’acteur ait été évincé de la série suite à des accusations d’agression sexuelle).
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On aime moins
Les qualités que certains apprécieront dans The Equalizer sont aussi les défauts qu’y trouveront les autres. A savoir, le côté très classique de la mise en œuvre : tout, autant dans l’écriture que dans la réalisation, est traditionnel, confortable et prévisible. Si le montage est certes rapide et frénétique dans les scènes d’action, il reste sans grande originalité. Et, gentils ou méchants, les personnages sont sans nuance et basés sur de grands archétypes : la justicière bad ass, le hacker génial mais parano, le collègue vétéran qui a ses entrées à la CIA, l’ado rebelle, le policier finalement bien sympathique, les truands russes, les dealers, le méchant milliardaire de la tech…
Le format procédural a aussi ses limites, chaque épisode étant centré sur une histoire et sans qu’il y ait vraiment de fil rouge. A chaque fois, Robyn est confrontée à une affaire, doit surmonter un certain nombre d’obstacles, bénéficie de l’aide de Mel et Harry, obtient des renseignements de Dante devenu son allié, échappe aux autorités qui la traque… mais elle réussit au terme des 40 minutes de l’épisode.
Enfin, ne vous attendez pas à un point de vue sulfureux : sur le fond, c’est une série ancrée dans les valeurs traditionnelles comme la famille, la défense des plus faibles, le courage, la sincérité et évidemment la justice. The Equalizer est donc une série qui ne cherche pas à s’imposer par son inventivité ou par sa complexité, mais juste à divertir ceux qui décident d’allumer la télé. Si on accroche, elle est extrêmement efficace ; dans le cas contraire, en revanche, on n’y trouvera qu’un intérêt modéré.
On regarde si… on cherche un divertissement, une série sans prise de tête qui permet de se changer les idées ; on a envie d’une bonne série d’action simple, directe et efficace ; on aime les héroïnes charismatiques qui défoncent les portes et qui défoncent les méchants.
On ne regarde pas si… on veut suivre une histoire avec un fil rouge ; on adore réfléchir et échafauder des théories ; on préfère les scénario subtils où tout ne se règle pas à la castagne.
The equalizer
2 saisons – 28 épisodes de 40′ environ.
Diffusée sur M6 et disponible en Replay.
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