Après Irrésistible en septembre, Disney+ dévoile une autre véritable réussite en matière de séries françaises : Tout va bien et son casting 5 étoiles.
C’est quoi Tout va bien ? Le quotidien d’une famille ordinaire, donc forcément névrosée et conflictuelle, confrontée à la maladie grave de l’un de ses enfants. Anne, la matriarche de la tribu Vasseur, auteure à succès de livres de développement personnel, est confrontée à un #metoo qui touche son éditeur et amant. Son mari Pascal cherche sa place auprès de cette femme qui en prend beaucoup. Claire, très impliquée et perturbée par la maladie de sa nièce, doit aussi tisser des liens avec la fille de son compagnon Antonio, dont l’ex-femme ne leur fait pas de cadeaux. Marion essaie de maintenir à flot sa vie de famille avec Stéphane et de supporter la maladie de sa fille Rose en s’échappant dans une relation avec Louis. Quant à Vincent, le frère de Claire et Marion, steward d’apparence détaché de tout, va se prendre la réalité de la vie de plein fouet.
L’essentiel
Après le drame sociétal de Oussekine, après la comédie romantique Irrésistible, Disney+ nous propose une nouvelle série familiale, où drame et comédie se mélangent dans un équilibre maîtrisé de bout en bout. Dans cette série créée par Camille de Castelnau (autrice sur Le bureau des légendes), on suit au fil des mois les conséquences sur une famille d’une annonce tragique : l’une des enfants est atteinte d’une leucémie et les mois à venir s’annoncent difficile pour toutes et tous. Pour raconter son histoire Camille de Castelnau s’est entourée d’une équipe chevronnée d’auteurs : Gaëlle Bellan (La Promesse, Engrenages, Le Bureau des Légendes), Benjamin Adam (L’Opéra, Paris Police 1900) et Christophe Régin (La Surface de Réparation). Le casting est tout aussi solide et se révèle comme l’une des très belles surprises de cette histoire : Virginie Efira, Nicole Garcia et Sara Giraudeau, Bernard Le Coq, Aliocha Schneider, Eduardo Noriega, Yannik Landrein, Mehdi Nebbou et Angèle Romeo.
On aime
Tout va bien fait partie de ces séries qu’on a envie de mettre en pleine face de celles et ceux qui continuent de dénigrer la fiction française à coup de “Il ne se passe rien” ou “C’est tellement mieux les séries américaines“. Alors qu’on se le dise une bonne fois pour toute : il y a de très grandes séries françaises qui n’ont strictement rien à envier à personne. Tout va bien en est une grâce à son écriture intelligente et en même temps d‘une grande simplicité ; grâce à une réalisation soignée, précise au plus près de chaque membre d’une famille qui subit de plein fouet le drame le plus injuste (celui qui touche un ou une enfant) et qui met en exergue ce qu’il ressent dans ce qu’il a de plus profond comme de plus égoïste parfois aussi ; grâce à un casting époustouflant de bout en bout et où chaque acteur acteur, chaque actrice a quelque chose de précieux à jouer et à incarner, depuis les grands parents et notamment Bernard Le Coq toujours en majesté et d’une intelligence de jeu et de cœur absolument remarquable (l’un de nos très grands acteurs français), jusqu’à Angèle Roméo, le centre de l’histoire et qu’on voit pourtant si peu mais qui imprègne chaque morceau de pellicule sur lequel elle apparaît.
Tout va bien, cette phrase que cette famille se répète comme un mantra pour tenir le coup face à l’adversité, mais aussi que nous, le public, on pourrait invoquer pour mieux faire face à un déferlement d’émotions contraires mais qui fait du bien. La télévision américaine à laquelle on se compare sans arrêt a This is us, nous avons Tout va bien qui réussit le tour de force de nous émouvoir sans jamais être tir-larmes. On en ressort bouleversé, secoué, chamboulé mais on se dit que la télévision a cette force quand elle est le véhicule d’autant d’émotion, d’autant de valeurs aussi. Sans esbroufe, seulement un shoot de valeurs humaines qui en ce moment font un bien fou.
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“Une scène pour les gouverner toutes”
Durant les 8 épisodes de Tout va bien, difficile de retenir des moments en particulier, chaque épisode contenant son lot de moments précieux et importants. L’épisode de Noël, vibrant hommage à cette fiction américaine que l’on aime tant, est un exemple parmi d’autres, notamment dans ces moments précieux entre Vincent (Aliocha Schenider) et sa nièce Rose (Angèle Roméo), au son d’une phrase que tout le monde a en tête : “pourquoi crois-tu qu’on l’a laissé sortir pour Noël ?“
Mais nous avons choisi d’en retenir une seule, une autre toute simple mais tellement belle. Durant toute la série, un véritable travail a été fait sur la bande originale. Comme pour Irrésistible, il y a une véritable volonté des autrices de réhabiliter une variété française trop souvent dénigrée et de l’intégrer dans un récit populaire qui la transforme en référence commune à tous les spectateurs. A la fin de l’épisode 3 nommé “Confinement“, Rose est chez elle, seule dans sa chambre, un foulard cachant sa tête. Les jambes croisées, elle ouvre un boitier de CD (l’intégrale des albums studio de Chantal Goya) et glisse un CD dans son lecteur. La musique de la chanson “Les malheurs de Sophie” retentit. A mesure que les notes s’égrainent, la petite fille retire son foulard et laisse apparaître sa tête nue, sans ses cheveux perdus par les effets de la chimio. Puis elle fixe la caméra, nous regarde droit dans les yeux avec un regard apaisé et un léger sourire esquissé, un air de dire tout simplement “Et si maintenant on regardait les choses en face ?“. Et le spectateur de s’écrouler sous le poids de l’émotion de ce regard pur, de la situation dure, et de la musique si parfaitement choisie.
Cet équilibre permanent constitue la grande force de Tout va bien tout au long des 8 épisodes.
Tout va bien
8 x 52 minutes
A partir du 15 novembre sur Disney+
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