Paula Botet, la grave blessure de la nouvelle pépite du biathlon français

Pour un coup d’essai, c’était un coup de maître. Paula Botet a disputé jeudi sa première course en Coupe du monde cette saison, et elle l’a gagnée. En signant un 10/10 au tir, et en donnant tout sur les skis, la Française s’est adjugée le sprint d’Oberhof, pour créer une surprise assez colossale.

Âgée de 24 ans, Paula Botet ne sort pourtant pas de nulle part. Elle est la fille de Véronique Claudel, championne olympique de relais en 1992 aux Jeux d’Albertville. La native de Sallanches avait découvert le circuit Coupe du monde lors de la saison 2021-2022, en marquant rapidement ses premiers points (à Oberhof, déjà), et elle s’était même invitée sur un podium en relais avec les Bleues, à Antholz.

Paula Botet freinée par un syndrome

La suite ? Elle a été plus compliquée. Redescendue en IBU Cup, à l’étage inférieure, Paula Botet a connu quelques succès. Mais sa progression n’a pas été celle que l’on pouvait imaginer à un moment donnée, et la Française a fini par comprendre pourquoi. Une blessure, diagnostiquée assez tardivement, la handicapait depuis un certain moment.

« J’ai souffert du syndrome de l’artère poplitée piégée, a-t-elle confié à L’Equipe avant cette étape d’Oberhof. Le muscle était trop gros derrière le mollet et appuyait sur l’artère ce qui fait que le sang ne circulait pas bien. Le problème c’est que j’ai laissé traîner. » Sa mère explique que Paula Botet avait « une envie de trop bien faire et elle n’a pas écouté son corps ». « Dure au mal », elle a insisté. « Finalement, on a su qu’elle était blessée quand elle ne pouvait plus skier. »

Paula Botet a réussi à se soigner, à base notamment d’injections de toxine botulique. Et le résultat s’est vu assez vite. Grâce à son début de saison canon en IBU Cup (deux victoires, six podiums et la tête du classement générale), le staff tricolore a choisi de la faire remonter en Coupe du monde, à la place de Sophie Chauveau pour cette semaine. Un coup de poker totalement gagnant. « Tout le monde me disait que j’allais revenir plus forte, souligne Paula Botet, qui s’élancera ce samedi en tête de la poursuite. Finalement, ils n’avaient pas tort. »