Les 30 juin et 7 juillet derniers, les Français étaient appelés aux urnes pour élire leurs députés après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron au soir des résultats des élections européennes. Dans l’entre-deux tours, alors engagés à l’Euro, les Bleus désignés pour répondre aux obligations médiatiques ont pour la plupart martelé un discours visant à faire barrage aux extrêmes.
« On voit bien que les extrêmes sont aux portes du pouvoir, soufflait notamment Kylian Mbappé. J’appelle tous les jeunes à aller voter, à prendre conscience de l’importance de la situation. J’espère que ma voix va porter un maximum. Je suis contre les extrêmes, contre les idées qui divisent. On a l’opportunité de choisir le futur de notre pays. […] On dit souvent qu’il ne faut pas mélanger politique et football. Je suis d’accord quand cela concerne des broutilles, mais quand ce sont des situations comme celles-ci, c’est très important et plus important que le match de demain. C’est la vérité et j’espère que l’on ne m’en voudra pas. »
« J’en veux beaucoup à la Fédération »
Le capitaine de l’équipe de France, en s’engageant ainsi, a pourtant bel et bien froissé l’un de ses illustres prédécesseurs: Michel Platini. « Ce qui m’a choqué, c’est que les joueurs de l’équipe de France ont pris des positions politiques, note l’ancien patron de l’UEFA ce jeudi soir sur les ondes de RMC. L’équipe de France est l’équipe de tous les Français. Ils peuvent prendre position, mais ils le font chez eux, individuellement, pas en conférence de presse avec le maillot de l’équipe de France. Et j’en veux beaucoup à la Fédération d’avoir laissé faire ça. »
La FFF avait choisi de laisser carte blanche aux joueurs dans leur communication dans cette période politique troublée. Mais Michel Platini d’insister: « Ils ont raison de prendre des positions et de défendre leurs intérêts. Mais pas avec le maillot de l’équipe de France ! La Fédération devait les en empêcher. Là-dedans, ils ont été nuls. » Pas question pour autant de revenir aux affaires: « La FFF ? Je préfère qu’on passe à autre chose, glisse le mythique numéro 10. Devenir un simple conseiller ? Non, non, non. Rien. Une liste dissidente ? Je ne serais ni avec Philippe Diallo, ni avec une liste dissidente… »