Intouchable en 2024, Tadej Pogacar a écœuré bon nombre de ses concurrents. Le Slovène n’a toutefois pas brillé tout seul, bien aidé dans ses triomphes sur les grands tours – le Giro et la Grande Boucle – par une formation dédiée et des coéquipiers au diapason. Un team UAE Emirates aux allures d’épouvantail sur le circuit.
Forcément, les instances du cyclisme international ont conscience des limites d’une telle hégémonie. Le patron du Tour de France, Christian Prudhomme, en témoigne. « Il y a une réflexion menée par l’UCI, avec les organisateurs, les équipes, sur le fait d’avoir peut-être un budget maximal. Parce qu’en effet, avec les capitaux qui viennent notamment des pays arabes, le match est un peu déséquilibré. C’est un euphémisme de le dire », dixit l’ancien journaliste, ainsi relayé par Midi Libre.
L’UCI planche sur le salary cap depuis 2018
Le souci des équipes dominantes n’est pas nouveau pour l’UCI, dont le président David Lappartient, en 2018 déjà, confiait le projet de salary cap. « L’idée est qu’on puisse avoir des bons coureurs dans chacune des équipes. Qu’on n’ait pas une concentration des moyens dans une seule équipe. Et faire en sorte qu’on ait des leaders dans chaque équipe et que la course soit plus intéressante. C’est ça l’objectif. Ce n’est pas d’embêter untel ou untel. »
Et d’ajouter à l’époque: « C’est juste de se dire que si une équipe est capable d’acheter les dix meilleurs coureurs mondiaux, alors il n’y a plus d’intérêt pour le sport. Le salary cap global n’interdit pas de payer un athlète très cher, mais dans ce cas-là il faudra réguler avec le reste de l’effectif. Voilà, c’est ensuite une stratégie d’équipe. »