Le journaliste français Edwy Plenel a récemment porté plainte contre l’actrice Maïwenn Le Besco, l’accusant de l’avoir agressé dans un restaurant parisien, le 22 février dernier, dans un contexte où le film Jeanne du Barry de Maïwenn Le Besco était diffusé hier soir en ouverture du 76ème festival de Cannes.
Selon le récit d’Edwy Plenel, retranscrit dans sa plainte du 7 mars, l’agression aurait eu lieu alors qu’il se trouvait dans un restaurant de la capitale. Une femme, qui s’est avérée être l’actrice Maïwenn, était assise seule à une autre table. Sans avertissement, elle aurait brusquement surgi de sa place et se serait précipitée vers Edwy Plenel. En un geste rapide et violent, elle l’aurait saisi par les cheveux, lui faisant basculer la tête en arrière. Il est même rapporté qu’elle aurait esquissé un mouvement pour cracher sur le visage du journaliste avant de quitter précipitamment le restaurant, sans que personne n’ait pu intervenir en raison de la rapidité de l’action. Pierre-Emmanuel Blard, l’avocat du journaliste, a déclaré :
« la plainte pour violences, n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail, [avait] été transmise à l’officier du ministère public, juridiction compétente pour traiter les contraventions (…) L’acte est unique mais n’en est pas moins violent, et d’une certaine manière traumatisant, même en l’absence de dégât physique (…) Même pour ce genre d’acte, il ne peut y avoir d’impunité » »
De son côté Edwy Plenel a été « très traumatisé par la haine » manifestée par la cinéaste puisqu’aucun mot n’a été prononcé.
Mercredi 10 mai, invitée sur le plateau de l’émission Quotidien sur TMC, Maïwenn a reconnu avoir agressé le journaliste mais a refusé d’en indiquer les raisons. Elle a seulement mentionné :
« ce n’est pas le moment. J’en parlerai quand ça sera le bon moment. Je suis très angoissée par la sortie de mon film ».
Et alors que le film était présenté à Cannes ce mardi 16 mai, Edwy Plenel rétorquait dans une entrevue accordée au magazine américain Variety. Il fait remarquer que cette agression va au-delà de l’individu qu’il est. En tant que fondateur et directeur de Mediapart, un journal qui a joué un rôle majeur dans les révélations #MeToo en France, Plenel représente un symbole de la lutte contre les abus et les agressions sexuelles. L’attaque présumée de Maïwenn contre lui est donc perçue comme une attaque directe contre ce symbole et les valeurs qu’il incarne, a ainsi confié Edwy Plenel auprès de Variety. « Elle est ouvertement anti-MeToo et elle a fait un geste pour plaire à son monde, et c’est pourquoi elle s’en est vantée à la télévision. On a pu voir une sorte de fierté qui faisait écho à ce monde » a-t-il déclaré. De fait, Maïwenn est connue pour ne pas être une militante féministe, loin de là. Elle a en effet critiqué les excès du mouvement MeToo et a pris la défense de Roman Polanski. De même, elle n’a pas apprécié la façon dont Adèle Haenel a quitté la cérémonie des Cesar pour protester contre la récompense attribuée à Roman Polanski. Johnny Depp qui incarne le roi Louis XV dans le film de Maïwenn vient, de son côté, de subir un procès médiatisé qui l’a opposé à son ex-épouse Amber Heard avec comme accusation des violences conjugales.
L’étonnement de Edwy Plenel est également accentué par le fait que Maïwenn n’a jamais protesté ou tenté de communiquer avec lui depuis la publication, par Mediapart, d’une enquête sur Luc Besson, pour soupçon de viols, Luc Besson étant le premier mari de Maïwenn et le père de sa fille Shanna :
« C’était il y a environ cinq ans. Cela signifierait que pendant tout ce temps, [elle] voulait se venger. Mais si c’était le cas, pourquoi n’a-t-elle pas envoyé d’e-mail ? [Nous] n’avons même jamais reçu d’appel téléphonique d’elle ».
À l’issue de la projection du film hier soir à Cannes, Maïwenn, tout comme Johnny Depp, ont été largement ovationnés.
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