Ces derniers temps, plusieurs lieux ont été pris pour cible en raison de leur lien supposé avec Emmanuel Macron, le président français. Ces actes de contestation font partie d’un mouvement plus large de protestation contre la réforme des retraites.
Parmi les lieux visés, on compte les chocolateries Jean Trogneux à Amiens, la brasserie La Rotonde à Paris, le fort de Brégançon, le restaurant Peña Pil Pil de Pérols (Hérault). Ces incidents témoignent des tensions persistantes dans le pays et de la polarisation entourant les réformes gouvernementales.
Les chocolateries Jean Trogneux à Amiens
Les chocolateries Jean Trogneux ont été fondées à l’origine par l’arrière-grand-père de Brigitte Macron, épouse du président Macron. Une création qui remonte à 1872, son fondateur étant Jean-Baptiste Trogneux, boulanger-pâtissier. En particulier, la chocolaterie située sur la place Notre-Dame, à Amiens, est dirigée de génération en génération par la famille Trogneux. Outre d’autres points de vente situés à Amiens, d’autres villes ont vu s’implanter des boutiques Jean Trogneux (Le Touquet, Lille, Aras, Saint-Quentin). Tout est dit sur cette entreprise familiale, avec des propriétaires, de père en fils, de la famille du président Macron… Voilà comment des chocolateries sont alors devenues la cible d’actes de vandalisme et de harcèlement depuis l’élection présidentielle de 2017. Outre des insultes et des crachats, les manifestations contre la réforme des retraites ont conduit à des dégradations matérielles et, dans un cas récent, à une agression physique contre un membre de la famille Trogneux. Ces incidents révèlent l’intensité des tensions politiques et sociales en France, ainsi que la manière dont certains individus expriment leur mécontentement par des actes de violence et d’intimidation.
Agression choquante du petit-neveu de Brigitte Macron lors d’une manifestation non déclarée à Amiens
Dans le centre-ville d’Amiens, une violente agression a eu lieu lundi soir, peu de temps après l’interview d’Emmanuel Macron diffusée au journal de 20 heures sur TF1. Jean-Baptiste Trogneux, 29 ans, 6ème de la génération, petit-neveu de Brigitte Macron, a été attaqué alors qu’il rentrait chez lui, dans son appartement situé au-dessus de la chocolaterie familiale, qu’il dirige depuis 2019.Les assaillants étaient des participants à une manifestation non déclarée contre le gouvernement, mettant en lumière les tensions sociales qui persistent dans le pays.
Huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue à la suite de cette agression choquante. Selon le récit de Jean-Alexandre Trogneux, le père de la victime, Jean-Baptiste rentrait chez lui vers 22 heures lorsque des manifestants l’ont reconnu et se sont précipités sur lui. Il a été violemment frappé, recevant de nombreux coups au visage. Il a subi des blessures traumatiques et devra passer un scanner cérébral. Les séquelles de cette agression sont visibles sur différentes parties de son corps.
Jean-Alexandre Trogneux, désemparé et attristé, a dénoncé les amalgames injustes qui ont été faits depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Il a souligné qu’il n’y avait aucun lien financier entre la société Trogneux et le président, mais que malheureusement, cette association erronée a engendré de la haine, parfois même dévastatrice, envers leur famille et leurs magasins. Il a exprimé sa frustration face à cette situation, affirmant que s’en prendre à la famille Trogneux était une erreur colossale.
« On n’a pas le droit de s’en prendre à quelqu’un d’autre sous prétexte qu’il est membre de la famille d’un représentant politique, c’est ridicule », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de ne pas confondre la sphère politique avec les activités commerciales de la famille.
Jean-Baptiste Trogneux, lui-même, a exprimé son désir de voir sa famille tranquille et de mettre fin à ces attaques. « Que l’on nous foute la paix. La boutique ne fait pas de politique », a-t-il affirmé, soulignant que leur entreprise n’avait aucun lien avec les décisions économiques et sociales du pays.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la chocolaterie a été prise pour cible par les opposants à Emmanuel Macron. En 2018, Jean-Alexandre Trogneux avait publiquement demandé aux Gilets jaunes de ne pas cibler sa boutique :
«On n’a rien à voir avec la politique économique et sociale menée dans le pays. Emmanuel Macron n’a aucune part dans notre commerce. Je ne comprends pas toutes ces personnes qui continuent à nous harceler. Certaines personnes appellent même au boycott de nos magasins et de nos produits. Elles mélangent tout !».
La brasserie La Rotonde à Paris
La brasserie La Rotonde, située dans le quartier de Montparnasse à Paris, a également été associée au président Macron. Durant sa campagne présidentielle en 2017, Emmanuel Macron avait choisi ce lieu pour célébrer sa qualification au second tour des élections. Depuis lors, La Rotonde est devenue un symbole controversé, perçu par certains comme un symbole de l’élitisme et de la déconnexion supposée du président avec les réalités des citoyens ordinaires.
La célébration de Macron à La Rotonde avait suscité des réactions mitigées. Certains y voyaient une volonté de se rapprocher du peuple dans un lieu populaire, tandis que d’autres considéraient cet événement comme une preuve supplémentaire de son éloignement de la classe ouvrière. Cette association entre le président et La Rotonde a généré une polarisation au sein de l’opinion publique, contribuant à la perception d’un fossé entre les politiques gouvernementales et les préoccupations des citoyens.
Le fort de Brégançon
Le fort de Brégançon est situé sur la côte méditerranéenne, dans le Var, sur la commune de Bormes-les-Mimosas. Il est la résidence d’été officielle des présidents de la Républiquefrançais depuis 1968. Il a été choisi pour offrir un lieu de repos et de travail aux dirigeants dans un cadre privilégié. Le fort de Brégançon a donc acquis une valeur historique et symbolique : il est devenu le symbole du pouvoir présidentiel.
Certains manifestants voient dans cette résidence un symbole de l’opulence et de la distance entre les dirigeants politiques et la population. Bien que le fort lui-même n’ait pas été directement attaqué, il est devenu un lieu de contestation et un point de ralliement pour ceux qui remettent en question les politiques gouvernementales. En décembre 2018 notamment, des gilets jaunes avaient tenté d’investir le fort, souhaitant rencontrer le chef de l’État. En août 2021, était organisé un rassemblement contre le pass sanitaire : un appel avait été lancé pour un rassemblement, le samedi 7 août 2021, sur la plage de Brégançon, en face du fort, pendant les vacances du président de la République. Au cours des manifestations contre la réforme des retraites, le fort de Brégançon a été le théâtre de rassemblements et de protestations. En mars 2023, des coupures volontaires d’électricité ont notamment visé la résidence présidentielle : « Nous avons procédé à ces coupures du côté de la zone industrielle Six-Fours/La Seyne, sur l’Île du Levant mais aussi au Fort de Brégançon, pour le symbole et La Londe », indiquait Denis Mangot d’UnsaEnergie.
Le restaurant Peña Pil Pil de Pérols (Hérault)
Le jeudi 20 avril 2023, le président Macron était en déplacement dans l’Hérault. Faisant une étape surprise, il se trouve dans les rues de Pérols et décide de s’arrêter à la terrasse du restaurant Peña Pil Pil. Le lieu en subit peu après les conséquences … Avec une note sur Google qui a fortement baissé dans les heures qui ont suivi (de 5/5 à 1,6/5), et des critiques faisant directement référence à la venue du chef de l’État :
« Lieu très mal fréquenté… À éviter » ; « La nourriture est bonne, mais moment gâché par cet énergumène ». …
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