Ron DeSantis a remporté haut la main le poste de gouverneur de Floride, le positionnant comme alternative républicaine dans la course à la Maison Blanche
Avec 59,5 % des voix, soit 20 points d’avance, Ron DeSantis remporte pour la deuxième fois le poste de gouverneur de Floride, cet état puissant où Jeb Bush, le frère de l’ancien président y avait été gouverneur.
Le parfait American boy
Ron DeSantis a tout du candidat républicain modèle. Il a une enfance sans histoire puis réalise ses études à Yale, intègre la fac de droit d’Harvard puis finit par rejoindre la Navy en 2004 où il y travaille comme juriste. Après quelques années qu’il consacre à s’investir dans des entreprises toutes assez fructueuses, ce vétéran de la guerre d’Irak se porte candidat pour la Chambre des représentants dans le 6e district de Floride. Il remporte un mandat, puis deux, puis trois, jusqu’à se présenter en 2018 à la prestigieuse course au poste de gouverneur de Floride. Là aussi c’est un succès.
Selon le procureur Ronald Henry, il était déjà excellent dans son rôle de juriste. Mais lorsqu’il devient membre de la Chambre des représentant il devient la coqueluche des médias, en particulier Fox News et commence à y prendre goût. Il se présente à la télévision comme un excellent père de famille, qui aime sa femme, ses enfants et sa patrie. Cependant c’est son allégeance à Trump qui va le propulser au poste de gouverneur.
Un républicain né sous l’étoile de Trump
Ron DeSantis serait une créature de Trump. L’ancien président l’a soutenu en 2017 en disant de lui qu’il ferait « un grand gouverneur de Floride ». Selon Mark Schlackman, professeur à l’université d’Etat de Floride, Ron DeSantis n’aurait jamais eu le poste de gouverneur sans le soutien de Trump. Ce potentiel rival à l’époque, n’hésitait pas à s’afficher aux yeux de la presse et des médias avec sa femme et son enfant portant un pyjama « Make America Great Again ». Le fameux slogan de l’ancien président.
Depuis qu’il a gagné ce deuxième mandat au poste de gouverneur et cette fois-ci largement, Trump l’a ironiquement surnommé « Ron la Morale ». Cependant ce nouvel élu est fier de lui et semble confiant pour l’avenir : « Nous n’avons pas seulement gagné la réélection, nous avons redéfini la carte politique », s’est modestement réjoui Ron DeSantis après l’annonce des résultats. Les Républicains ont remporté également une autre victoire en conservant le siège du sénateur Marco Rubio, la Floride s’inscrit dans une empreinte définitivement républicaine.
Un opportuniste aux combats incisifs
Ron DeSantis s’inscrit dans la droite dure américaine. Il s’est notamment fait remarquer pendant la crise du covid, il a rejeté les mandats vaccinaux et l’obligation du port des masques décrétant que son état était « libre ». Des médias lui ont assigné le surnom « Ron DeathSantis ». Il les a ignoré, gardant la sympathie des entrepreneurs hispaniques qui forment la base solide de ses électeurs. Au-delà du Covid, Ron deSantis mène une guerre idéologique et culturelle contre l’idéologie « woke ».
En effet, ce dernier a fait passer une loi interdisant aux enseignants de parler d’homosexualité à l’école, qu’il estime être la propagande de l’identité de genre. Il s’oppose également à l’avortement. Le nouveau gouverneur a aussi expulsé des migrants dans le Massachusetts et ne désire faire aucune concession à la Russie contre laquelle il est farouchement opposé. Il est le nouveau visage ultraconservateur de la communauté italo-américaine et semble avoir plus d’ambition que jamais. A 44ans, Ron DeSantis avait argué après sa victoire « le combat ne fait que commencer ».
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