Presque deux mois jour pour jour après avoir laissé planer un sérieux point d’interrogation sur sa participation à ce rendez-vous qu’il aime tant (« après mon abandon sur le Tour, j’ai été pendant quelques jours à me reposer tout en me posant des questions »), Primoz Roglic a de nouveau triomphé sur la Vuelta. Déjà vainqueur de la course à trois reprises, le Slovène a ajouté une quatrième fois son nom au palmarès du Tour d’Espagne (en six participations, et aucune hors du podium lorsqu’il a terminé la compétition). Un exploit que seul Roberto Heras avant lui était parvenu à réaliser.
Dimanche soir, après sa 2eme place dans le contre-la-montre final alors qu’il n’y avait plus de suspense depuis samedi quant au nom du coureur qui grimperait sur la plus haute marche du podium, le leader de l’équipe Red Bull-Bora Hansgrohe n’était pas peu fier d’égaler le record de sacres du champion espagnol. « C’est toujours un grand honneur d’entrer dans l’histoire d’une course aussi prestigieuse que la Vuelta. L’Espagne m’a souvent porté chance. Ce n’est pas rien de s’imposer ici. » Une satisfaction d’autant plus grande que « Rogla » a attendu les tous derniers jours pour sortir de sa boîte tandis que Ben O’Connor, resté treize jours en rouge, commençait sérieusement à se prendre à rêver de remporter son premier Grand Tour.
Roglic : « Quatre victoires, c’est déjà un truc de fou ! »
« Ça n’a pas été une course facile depuis le départ et ce n’est pas la Vuelta la plus simple que j’ai remportée », admettait dimanche le Slovène, venu compléter le carton plein de son pays sur les trois Grands Tours cette saison, Tadej Pogacar ayant écrasé les deux autres de sa classe et de son talent. « Rogla » a franchi la ligne d’arrivée de Madrid avec un matelas extrêmement confortable lui aussi sur son dauphin (O’Connor). De quoi lui laisser envisager désormais de revenir pour cette fois effacer Heras des tablettes ? L’ancien coéquipier de Jonas Vingegaard sous les couleurs de l’équipe Jumbo-Visma (aujourd’hui Visma-Lease a Bike) ne se projette pas encore aussi loin. « Ne me demandez pas si je compte venir l’an prochain pour battre le record. Je pense que quatre victoires, c’est déjà un truc de fou. » Un « truc de fou » dont l’ancien champion de saut à skis compte bien profiter avant d’éventuellement décider de revenir l’année prochaine pour battre le record.