Le soutien du public de l’Accor Arena n’y a rien fait. Certes, Benoît Saint-Denis, abreuvé de coups, en particulier de coups de coude, dès le début du combat qui l’opposait samedi soir dans la cage de l’enceinte de la Porte de Bercy à Renato Moicano dans le cadre du main event de la troisième édition de l’UFC Paris, ne voyait pratiquement plus rien (pour ne pas dire rien du tout) lorsque Jean-Marc Sène s’est présenté devant lui dans le coin du Français pour lui demander combien de doigts il lui montrait. L’Accor Arena a hurlé le nombre de doigts pour tenter d’aider le combattant français, qui venait de remporter le deuxième round malgré son état, à poursuivre le duel face au Brésilien.
Pas dupe en dépit des réponses (souvent bonnes) de « BSD » à ses questions imposées par le protocole, le médecin officiel de ce troisième UFC Paris ne pouvait pas laisser Saint-Denis continuer. Il en allait de la santé de la nouvelle idole tricolore des fans de MMA et ex-membre des forces spéciales. Le docteur, qui est également celui de la Fédération française de MMA, ne cache pas qu’il a dû prendre là « la décision la plus difficile de sa carrière » face notamment au risque d’infection ainsi que de fracture autour de l’œil qui guettait Saint-Denis après ce premier round d’une violence sans nom qui avait vu le Brésilien ne jamais le laisser respirer.
« Dans l’octogone, la sécurité des combattants est ma priorité »
« La vie d’un combattant est en jeu. Pourquoi en suis-je arrivé là à dire stop, là où tant d’autres auraient hésité ? Dans l’octogone, la sécurité des combattants est ma priorité. On peut observer des saignements importants avec du sang qui coule et qui obstrue la vision. Cela peut être dangereux car le combattant peut ne plus voir correctement les coups arriver (…) Quand je vois un combattant avec un tel gonflement, je dois parfois prendre la décision d’arrêter le combat », explique Sène, revenu par ailleurs en détail sur cet examen clinique imposé par le règlement et dans le cadre duquel il s’est donc retrouvé à demander combien il voyait de doigts à un « God of War » (son surnom officiel) bien mal en point. « C’est une façon d’évaluer la clarté de la vision. Cela continue par une inspection de l’œil en regardant toutes les structures de l’œil pour identifier une anomalie visible. » Jean-Marc Sène le sait : il a probablement évité le pire à Saint-Denis.