Du racisme dans une tribune en Espagne. Encore. Samedi soir avait lieu la revanche du match des streameurs français et espagnols. Après un premier acte remporté par les « Bleus » il y a deux ans au Stade Jean-Bouin de Paris, tout ce petit monde se retrouvait au Civitas Metropolitano de Madrid, le stade de l’Atlético, devant environ 47 000 spectateurs (et un million de téléspectateurs en ligne).
Au-delà de la victoire 2-0 des Espagnols, le fait marquant est l’interruption de la rencontre est cet incident raciste. Un spectateur a mimé des gestes de singe à destination d’un joueur français, Brawks. Ses coéquipiers sont venus le défendre, avant de décider de rentrer au vestiaire. La rencontre a repris ensuite, après un rappel à l’ordre au micro effectué par les deux capitaines.
« C’est plus qu’important, on veut juste faire du football et proposer un divertissement. Ce qu’il s’est passé de manière extra-sportive, c’est inadmissible, on sera toujours là pour combattre ça, a confié Amine à RMC après la rencontre. On montre d’une certaine manière l’exemple, on est parfois des modèles pour certains. On ne peut pas laisser passer ça. Je remercie certains joueurs espagnols qui ont été exemplaires, sont venus vers moi et m’ont dit ‘on arrête le match avec toi’. Les supporteurs, on ne peut pas tout contrôler mais je regrette, je m’excuse auprès de tout le monde parce que c’est ma responsabilité, c’est ma faute. Je le savais avant de venir ici, il n’y a que moi qui peut endosser ça. Je m’excuse auprès des joueurs, des supporteurs qui se sont fait insulter. Mais on n’est pas là pour faire les victimes, on va combattre ce truc. Il faut tenir jusqu’au bout, il faut être ferme, il n’y a pas de débat. On a agi de manière normale. »
Un cas isolé, mais…
Alors que le comportement des joueurs espagnols a été salué (« Certains avaient les larmes aux yeux et voulaient arrêter », a confié le coach tricolore), les streamers français ne souhaitent pas généraliser. « Il y a un travail de dissociation à faire parce que le mec, c’est un fils de p***, un imbécile, mais peut-être que les autres ne sont pas comme lui, estime Carlito. A la fois on avait envie d’arrêter, on a rejoué quand même. Mais Brawks, il a pleuré, il a une flèche dans le coeur, c’est dingue. J’ose espérer que c’est un cas isolé d’un imbécile. »
Un cas isolé mais une scène récurrente, qui se produit fréquemment en Liga, notamment à destination de Vinicius Jr. Et le Brésilien du Real Madrid n’est peut-être autant soutenu par ses partenaires qu’a pu l’être Brawks lors de ce match des streameurs. « Pour nous c’est normal, on en a marre de se taire, de subir des choses, a réagi le rappeur SDM. C’était important de faire ça, en espérant que ça donne l’exemple aux plus grands. »