La saison que vit Jannik Sinner a tout d’un rêve éveillé. L’exceptionnelle ascension du jeune champion italien est pourtant bien réelle. Elle a d’ailleurs atteint une envergure plus vertigineuse encore dimanche soir avec le deuxième sacre en Grand Chelem du nouveau numéro 1 mondial, impitoyable envers le héros de tout le peuple américain le temps de cette finale de l’US Open : Taylor Fritz.
Quand Daniil Medvedev avait poussé l’Italien dans ses retranchements le 28 janvier dernier à Melbourne avant que Sinner, transcendé par ses fameux supporters – les « Carota Boys », que personne n’a oublié en Australie – ne renverse le Russe, l’Américain, lui, n’a posé aucun problème ou presque au futur lauréat, vainqueur là de son deuxième titre du Grand Chelem cette saison après l’Open d’Australie alors qu’il n’avait encore jamais goûté à un sacre dans un Majeur avant 2024.
Devenu dimanche le premier joueur depuis cinquante ans à remporter ses deux premiers titres du GC lors de la même saison et le troisième seulement dans l’histoire à y parvenir, Sinner pouvait difficilement nié après son nouveau sacre le caractère assez fou de cette année qui l’a également vu se retrouver numéro 1 mondial pour la première fois de sa vie.
Sinner : « Avec Carlos (Alcaraz), on se pousse à être meilleurs »
« C’est une année assez incroyable », reconnaissait le natif de San Candido, conscient que son triomphe à Melbourne n’était évidemment pas étranger à celui de dimanche à New York. « Gagner l’Open d’Australie m’a donné de la confiance jusqu’à l’US Open. On y est allé match après match, mais on a plutôt bien réussi, non ? » C’est rien de le dire sachant qu’à ses deux premiers sacres en Grand Chelem, le protégé de Darren Cahill a ajouté quatre autres titres, à Rotterdam, Miami, Halle et Cincinnati, autant dire qu’il n’y a pas à chercher très loin le nouveau patron sur dur en extérieur.
Mais pas le nouveau patron tout court encore. Car un certain Carlos Alcaraz, titré dans les deux autres Grand Chelem de l’année, menace très sérieusement sa domination. Sinner apprécie néanmoins d’être poussé toujours plus haut par son jeune rival espagnol. « Avec Carlos, on se pousse à être meilleurs, c’est sympa. » Pas sûr que la concurrence, réduite à se contenter des miettes, partagera cet avis néanmoins.