Un seul être vous manque et tout est repeuplé. La Vuelta, troisième grand tour de l’année, débute samedi sans l’ogre Tadej Pogacar, le cannibale qui avait tout raflé sur son passage sur le Giro et sur le Tour de France.
Grand favori, le Slovène avait ratatiné la concurrence sur le Tour d’Italie, en reléguant Dani Martinez à près de 10 minutes. Et il avait remis ça sur les routes françaises en juillet, en laissant Jonas Vingegaard à plus de 6 minutes.
Si Pogacar avait été au départ de cette Vuelta, il aurait fait figure d’unique attraction, car personne n’a jamais réalisé le triplé Giro-Tour-Vuelta sur une même année. Résultat, sans lui, mais également sans Vingegaard et Remco Evenepoel, il flotte un drôle de sentiment, celui qui annonce une course bien plus ouverte que lors des deux premiers épisodes de la saison 2024 des grands tours.
Un grand tour sans immense favori, ça change
Il y a tout de même qui dépasse, celle du quatrième « fantastique », Primoz Roglic. Le Slovène, triple vainqueur de la Vuelta entre 2019 et 2021, part avec le costume de favori, même s’il faut savoir s’il a récupéré de sa chute sur le Tour de France. Les autres prétendants ? Les UAE-Team Emirates, d’abord, avec Adam Yates et Joao Almeida. Les Espagnols Mikel Landa, Carlos Rodriguez et Enric Mas, habitués des lieux. Sans oublier le vainqueur sortant, Sepp Kuss, qui réalise une saison sans aucun relief, un comble pour le grimpeur qu’il est.
On pourrait continuer en évoquant une flopée d’autres outsiders (Vlasov, Martinez, Gall, O’Connor, Skjelmose, Haig, Gaudu, Martin…), sachant que cette Vuelta très montagneuse pour faire des dégâts chez les favoris qui manqueraient d’énergie en cette période de la saison. Mais la principale nouveauté, c’est de vivre cette année un grand tour sans avoir l’impression de connaître à l’avance le nom du vainqueur. On avait perdu l’habitude. Et allez savoir, on aura peut-être la chance d’avoir du suspense dans la lutte pour le maillot rouge.